Lorsque CD Projekt Red a annoncé que Cyberpunk 2077 : Ultimate Edition débarquerait sur Nintendo Switch 2 au lancement de la console, la communauté a retenu son souffle. Après le succès retentissant — malgré quelques mises à jour forcées — du portage de The Witcher 3 : Wild Hunt sur Switch 1, tout laisse à penser que Night City sur Switch 2 serait la suite logique et attendue de cette prouesse technique. Après une prise en main d’une vingtaine de minutes, voici nos premières impressions détaillées.
Preview basée sur la prise en main faite lors du Nintendo Switch 2 Experience.
Un portage en rodage, prometteur malgré les contraintes
D’emblée, il faut souligner que la version montrée lors de l’événement presse datait d’à peine sept semaines de développement sur Switch 2, d’après les propos de CD Projekt Red. Malgré ce délai très court, le résultat se révèle déjà frappant : la console s’en tire admirablement bien à restituer l’ambiance saturée de néons et de hologrammes de Night City.
En mode docked, la cadence reste solidement calée à 30 images par seconde, avec quelques micro-sauts occasionnels lors des séquences extérieures les plus chargées. En mode portable, on oscille plutôt entre 25 et 30 FPS, un compromis parfaitement acceptable compte tenu de l’ampleur du monde à afficher. Les temps de chargement, un peu longs à l’heure actuelle, devraient fortement diminuer d’ici la sortie officielle : il ne s’agissait-là que d’une version quasi beta, et l’optimisation reste la priorité des équipes de CDPR jusqu’au 5 juin 2025, date de lancement de la Switch 2 et du jeu.
Graphiquement, Cyberpunk 2077 sur Switch 2 ne ménage pas ses efforts : les textures conservent un bon niveau de détail, les éclairages volumiques restituent la brume et les lampadaires, et les ombres dynamiques restent crédibles, même si l’on décèle parfois des artefacts d’anticrénelage sur les arêtes fines (cheveux, câbles, panneaux lumineux). La console mise sur un upscaling dynamique, autorisant une résolution minimale autour de 540 p en portable, pour monter jusqu’à 720 p voire 1080 p en docké selon les scènes. Le rendu final, loin d’être pixelisé, tient davantage du passage « Medium/High » sur PC que d’une version low‑res à l’ancienne.
Le support de l’HDR10 en mode docké apporte une profondeur supplémentaire : les néons de Dogtown paraissent plus intenses, les contrastes au cœur des bars clandestins et sur les façades vernies prennent une autre dimension. Le tout conserve cette patte visuelle futuriste, sale et poisseuse, qui fait tout le charme de Night City.
Côté maniabilité, la découverte majeure réside dans l’intégration de la visée gyroscopique : en relevant le Joy‑Con 2 et en pointant la manette, on ajuste finement la visée du pistolet ou du fusil d’assaut, sans devoir se contenter du simple stick droit. Couplée au HD Rumble, cette fonction rend les fusillades bien plus précises et immersives que sur les autres versions console où seul le joystick sert à viser. L’ensemble des contrôles (inventaire, hacking, menus de cyberware) répond sans latence, comme si la Switch 2 avait été pensée pour accueillir directement les titres triple‑A les plus gourmands.
Contenu complet dès le jour 1
La Ultimate Edition regroupe non seulement le jeu de base, mais aussi toutes les mises à jour et l’extension Phantom Liberty. Dans ma démo, j’ai chargé une partie située à Dogtown, où l’on doit infiltrer un stade souterrain pour désamorcer une bombe. Le fait de recevoir immédiatement des mises à jour de quêtes secondaires confirme que le portage est fonctionnellement identique aux autres plateformes. Les quêtes annexes, combats de drones, missions de braquage : tout est là.
Certes, Cyberpunk 2077 sur Switch 2 n’atteindra jamais le rendu Ultra d’un PC doté d’une carte RTX 5090, ni le path tracing à 60 FPS. Néanmoins, la console relève le défi avec une stabilité graphique enviable, même lors des phases de rodéo à moto, de cascades depuis un building ou de fusillades crowdées. Le couple CPU/GPU, en dépit de ses limites intrinsèques par rapport aux PS5 et Xbox Series X, assure un streaming de textures satisfaisant. Les lourdes scènes extérieures peuvent occasionner de légères chutes de framerate, plus perceptibles en mode performance (40 FPS cible) qu’en qualité (30 FPS bloqué), mais rien de rédhibitoire.
On se rappelle que les versions PS4/Xbox One peinaient autrefois à maintenir 30 FPS, tandis que la Switch 2 tient son pari sur la version Ultimate à base de DLSS (ou équivalent Nintendo) — même si CDPR ne confirme pas officiellement l’emploi de la technologie Nvidia. Les tests effectués par Digital Foundry suggèrent qu’en mode docké, un DLSS « CNN » vers 1080 p pourrait représenter un coût inférieur à 3 ms par frame, rôdant à 45–50 FPS, ce qui va dans le sens d’un upscaling ultra‑optimisé.
Naturellement, la question du Steam Deck se pose : la machine de Valve, largement compatible PC, peut faire tourner Cyberpunk 2077 sur des réglages équivalents, mais sans visée gyroscopique ni upscaling matériel dédié. La Switch 2, elle, mise sur un écosystème cohérent où la manette, la TV et la portabilité se combinent avec un DLSS-like intégré et une ergonomie sans équivalent. Reste à voir si le DLSS atteint les mêmes performances en mode portable, ou si la console réduira encore la résolution minimale pour maintenir les 30 FPS.
Au-delà de Cyberpunk 2077, cette démonstration constitue un signal fort de Nintendo : la Switch 2 est prête à accueillir les plus gros blockbusters tiers. Si CD Projekt Red parvient à peaufiner son portage d’ici la sortie, nul doute que d’autres poids lourds du catalogue PS4/PS5 feront le voyage.
Premier retour
En somme, même s’il faudra patienter jusqu’au 5 juin 2025 pour le lancement officiel, la preview de Cyberpunk 2077 : Ultimate Edition sur Nintendo Switch 2 a de quoi rassurer : on tient là un portage riche, ambitieux et étonnamment fluide, capable d’offrir Night City aux possesseurs de la console hybride sans sacrifier l’expérience. Entre un rendu graphique solide, une maniabilité augmentée par la gyroscopie et un contenu complet dès le jour 1, CD Projekt Red confirme qu’il sait adapter ses univers immenses à tous les supports — pour le plus grand bonheur des joueurs nomades comme sédentaires.
j vais me le refaire celui là.
c’est la belle surprise que je n’ai pas vu arriver dans la conf.
Autant il ne m’aguichait que moyen, autant ta preview m’a donné envie de le prendre (je n’ai pas encore eu l’occasion d’y jouer en plus).
J’ai confiance en CD Projekt Red pour proposer un portage de qualité !