Depuis la NES, la relation entre Nintendo et les éditeurs tiers a connu des hauts et des bas : d’une collaboration florissante durant l’ère SNES à un certain désintérêt à l’époque du GameCube, avant un net regain de confiance avec la DS et la Wii. Sur Switch, le partenariat avec les studios externes a atteint un niveau sans précédent, porté par la flexibilité du format hybride et une base installée de plus de 152 millions de consoles à date. Selon DFC Intelligence, cette dynamique pourrait s’intensifier davantage avec la Switch 2, au point d’en faire « le principal partenaire des éditeurs tiers » pour la première fois dans l’histoire de Nintendo.
Un lancement jugé « historique » par DFC Intelligence
Le cabinet spécialisé en études de marché vidéoludique DFC Intelligence qualifie la sortie de la Switch 2, programmée pour le 5 juin 2025, comme « potentiellement le lancement de console le plus important de l’histoire du jeu vidéo » . Cette affirmation repose sur plusieurs facteurs :
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Calendrier de sortie sans rival majeur : le report de Grand Theft Auto VI à mai 2026 prive Sony et Microsoft de leur titre phare pour la période des fêtes 2025, ouvrant la voie à Nintendo pour capter une part de marché plus grande.
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Prix et positionnement : affichée à 449,99 $, la console demeure compétitive, d’autant plus que DFC estime que ce tarif intègre déjà les potentielles surtaxes douanières imposées récemment aux produits importés aux États‑Unis.
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Vitesse de vente record : malgré un léger ajustement à la baisse de ses prévisions (de 17 millions à 15 millions de machines sur l’année fiscale 2025), DFC maintient que la Switch 2 sera la « console la plus rapide à atteindre ce palier » – un exploit que n’ont pas réussi ses prédécesseurs (Wii, PS4) en moins de deux ans.
Des prévisions solides… mais prudentes
En se basant sur l’accueil enthousiaste des développeurs tiers et les retours positifs lors des avant‑premières (notamment à New York en avril dernier), DFC table sur 16 millions de Switch 2 vendues d’ici fin 2025, avec un pic potentiel à 20 millions si Nintendo peut satisfaire la forte demande DFC Intelligence. Cette estimation dépasse légèrement la prévision officielle de Nintendo (15 millions), qui s’appuie sur sa tradition de prévisions conservatrices pour limiter les excédents de stock et les risques financiers.
À moyen terme, DFC est formel :
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2026–2029 : le rapport anticipe un passage au-delà de 100 millions d’unités cumulées d’ici 2029, plaçant la Switch 2 loin devant ses concurrentes en termes de parc installé.
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Impact sur le marché : avec un tel volume, Nintendo pourrait devenir la plateforme de référence pour le lancement de jeux multiplateformes, inversant la tendance historique qui voyait d’abord Sony ou Microsoft obtenir l’exclusivité ou la priorité.
Conséquences pour l’industrie vidéoludique
DFC souligne que la Switch 2 arrive à un moment charnière :
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Croissance globale en 2025 : malgré un recul attendu de 2 % du chiffre d’affaires logiciels en Amérique du Nord et une stabilité en Europe (liés au report de GTA VI et à la hausse des tarifs), l’Asie, et plus particulièrement le Japon, devrait connaître une hausse de 25 % grâce à la forte demande locale pour Nintendo et un tarif régional attractif.
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Stimulation du segment mobile/PC : l’architecture plus puissante de la Switch 2 et son écosystème hybride devraient séduire davantage de joueurs PC et adultes, un public historiquement plus difficile à capter pour Nintendo.
Cette trajectoire ascendante se démarque dans un contexte où l’industrie fait face à des retards de production, à l’inflation des coûts et à l’incertitude économique. En fournissant un appareil à la fois innovant et immédiatement désirable pour les éditeurs tiers, Nintendo pourrait non seulement entretenir son succès historique sur consoles, mais aussi consolider son rôle dans le paysage global du jeu vidéo.