Au lancement de la Nintendo Switch 2, Mario Kart World a la lourde tâche d’incarner le jeu vitrine de la console. Non content de devoir justifier à lui seul un tarif d’entrée élevé, il doit également prouver que la série culte peut encore surprendre, innover, et même séduire les allergiques à la compétition. Bonne nouvelle : après plusieurs courses manette en main, ce nouvel opus ne se contente pas d’aligner les carapaces rouges — il redéfinit complètement le concept de Mario Kart.
Un monde connecté, pour de vrai
La première grande nouveauté, c’est son titre. Mario Kart World ne s’appelle pas Mario Kart 9 ou 10, et ce n’est pas pour rien. Fini les circuits indépendants et isolés : ici, tout est interconnecté. Chaque course fait partie d’un immense monde ouvert que l’on peut parcourir librement en dehors des courses. Entre deux compétitions, les routes s’enchaînent naturellement, permettant de conduire de ville en désert, du Pic de l’Observatoire jusqu’aux eaux cristallines d’un océan. Le jeu bascule alors en mode Balade où il est possible d’explorer à sa guise, de découvrir moultes secrets cachés, d’accomplir des missions ou tout simplement de prendre des photos dans des décors sublimes, façon Forza Horizon… à la sauce Mario.
Survie : la tension à son comble
Mais s’il y a bien un mode qui m’a retourné comme une banane mal lancée, c’est le mode Survie. 24 joueurs s’élancent pour une longue course segmentée en checkpoints. À chaque passage, un nombre croissant de concurrents est éliminé s’ils ne parviennent pas à franchir la ligne dans le classement requis. L’objectif : survivre jusqu’au bout.
Le concept, simple sur le papier, devient rapidement addictif. Plus question ici de se relâcher après un mauvais départ : chaque virage, chaque objet compte. L’adrénaline est constante. Même les moins compétitifs, comme moi, se prennent au jeu.
Grand Prix à 24, visages à l’écran et nouvelles techniques
Le mode Grand Prix n’est pas en reste. Chaque coupe propose quatre circuits — ou plutôt trois sections sans tours — avec des transitions naturelles entre les environnements. Un trajet fait désormais partie de l’action, et non plus une simple cinématique.
Techniquement, Mario Kart World exploite parfaitement les nouvelles capacités de la Nintendo Switch 2. La distance d’affichage est impressionnante, les effets de lumière sublimes, et les textures bien plus détaillées que par le passé. Grâce à CameraPlay, les joueurs disposant de la caméra Nintendo Switch 2 peuvent même afficher leur visage en ligne à côté de leur personnage. Le tout est complété par GameChat (non testé lors de la preview), un système de chat vocal intégré, fonctionnant grâce au micro de la console.
Côté gameplay, des sauts chargés permettent de franchir des obstacles ou de conduire momentanément sur des murs. Difficile à maitriser, il offrira à quiquonque l’utilise un bon escient un avantage décisif. La fonction Rembobiner permet, quant à elle, de revenir quelques secondes en arrière pour corriger une erreur (au prix d’une précieuse avance sur ses adversaires). Des nouveautés bienvenues, qui rendent l’expérience encore plus fluide et accessible.
Des modes à foison et un contenu massif
En plus du mode Survie, du mode Balade et des traditionnels Grand Prix et Contre-la-montre, Mario Kart World ramène aussi le mode Bataille (ballons, pièces) avec une intensité revue à la hausse. Jusqu’à 24 joueurs peuvent s’affronter, localement ou en ligne, avec écran scindé jusqu’à 4 sur une même console. De quoi transformer votre salon en véritable piste de guerre.
Les objets, eux aussi, se renouvellent : carapace à pièces, fleur de glace, marteaux, mégas champignons, magie de Kamek… Le chaos est toujours au rendez-vous. Et si la course vous ouvre l’appétit, un détour par le drive-in de Yoshi vous permettra d’attraper un snack turbo ou même de débloquer une nouvelle tenue pour votre pilote.
Premières impressions
Il n’est jamais facile de réinventer une série aussi emblématique que Mario Kart, mais Mario Kart World réussit là où peu osaient encore espérer. En cassant la structure linéaire habituelle, en connectant ses circuits, en ajoutant de nouveaux modes ambitieux et en exploitant la puissance de la Switch 2, Nintendo propose un jeu qui ne se contente pas d’être le plus gros Mario Kart — il pourrait bien être le meilleur.
Avec sa sortie prévue le 5 juin, en même temps que la Nintendo Switch 2, Mario Kart World s’annonce déjà comme une incontournable déclaration d’intentions pour la nouvelle génération. Reste à voir si l’ensemble du contenu tiendra sur la durée, mais une chose est sûre : la ligne de départ n’a jamais été aussi excitante.