Pour ceux qui ont connu les tous premiers jours de la Switch en 2017, la catalogue à sa sortie Day One n’était pas exceptionnel. Il y avait bien évidemment Zelda BOTW, l’étrange 1-2-Switch ainsi que Snipperclips en tête d’affiche, nous promettant déjà de longues heures de jeu, enfin pour le premier tout du moins. Cependant, lorsque l’envie de changer de style se faisait sentir, nous avions aussi l’un des tous premiers jeux de course de la console : Fast RMX. Un jeu du studio allemand Shin’en qui reprenait déjà les mécaniques de leur opus précédent, Fast Racing NEO sorti sur Wii U, grandement inspiré des jeux de la série F-Zero. Une fois encore, le studio prend le pari de sortir son nouveau jeu à la sortie de la Switch 2 et garde le même concept de nom avec Fast Fusion. Qu’apporte cet opus par rapport aux précédents ? C’est ce que nous allons voir lors de ce test.
Vous prendrez bien une dose de nostalgie ?
Fast Fusion, c’est avant tout un jeu de course. Pas de temps à perdre en texte ou en cinématique, le jeu va à l’essentiel : faire la course avec des vaisseaux. Pour commencer, vous avez le choix entre quatre vaisseaux différents, chacun ayant des statistiques différentes parmi les quatre suivantes : vitesse, accélération, turbo et poids. Une fois votre modèle de vaisseau préféré sélectionné, vous choisissez une catégorie de course et un championnat. Au départ, vous n’aurez qu’une seule catégorie débloquée et qu’un seul championnat. Il vous faudra jouer une première fois pour débloquer le contenu suivant. Cette première interaction avec le jeu est déjà un poil trop rigide mais passons et voyons la suite.
Dans Fast Fusion, votre objectif est de piloter votre vaisseau face à des vaisseaux adverses sur des circuits variés. Vous faites avancer votre vaisseau via le bouton A et il est possible de faire des départs canons en appuyant au bon moment lors du décompte au démarrage. Sur le parcours sont disséminés des boosts de couleur et des crédits. Il n’y a que deux couleurs de boost : bleu ou rouge. Tout comme dans Fast RMX, votre vaisseau possède deux phases que vous pouvez changer à tout moment avec la touche X, une phase bleue et une phase rouge. En empruntant un boost avec la bonne phase, vous gagnez une brève accélération tandis qu’une mauvaise phase vous ralentira énormément. Voici l’un des premiers principes du jeu, toujours avoir la bonne phase au bon moment pour prendre l’avantage sur vos adversaires. Lors de votre course effrénée, ramasser des crédits vous permettra d’augmenter votre jauge de boost personnelle. Cette jauge n’a pas besoin d’être remplie intégralement pour être consommée. En appuyant sur la touche R, votre vaisseau sera propulsé en avant temporairement en échange d’une portion de jauge de boost. Par la même occasion, vous gagnez un bouclier qui servira principalement à bousculer vos adversaires dont la phase est opposée à la vôtre. Néanmoins, Fast Fusion se montre assez vicieux dans ses circuits car de nombreux pièges et obstacles vous attendent au tournant. Plus vous allez vite, plus vous allez devoir connaître les circuits et leurs subtilités pour éviter de vous écraser dans le décor. La touche L vous permettra de réaliser des sauts, ce qui pourra aussi bien vous sauver de certaines situations que de vous envoyer dans le décor si utilisée au mauvais moment. Pour finir, les gâchettes ZR et ZL vous permettent d’utiliser les aéroglisseurs et de prendre plus facilement vos virages. Rien de plus, rien de moins. Pas d’objets, pas d’entourloupes, uniquement de la conduite brute et sauvage.
Débloquez-les tous !
Après avoir terminé votre premier championnat, vous recevez des crédits selon trois critères : le championnat sélectionné, votre position finale et les crédits récupérés durant la compétition. Ce montant reçu vous permet de débloquer le contenu du jeu, c’est-à-dire de nouveaux championnats et surtout de nouveaux vaisseaux. Chaque championnat est composé de trois courses et vous allez devoir acheter votre droit d’y participer. Une fois acheté, vous n’avez plus besoin de payer pour y concourir. Il y a ainsi quatre championnats sur lesquels jouer dont trois à débloquer, le premier étant offert. Pour jouer dans la catégorie supérieure, vous allez devoir finir à minima à la troisième place dans chacun des championnats. Il y a au total trois catégories et bien entendu, vous allez devoir payer votre droit d’entrée pour chaque championnat des catégories supérieures débloquées. Mais vous n’arriverez pas à grand-chose avec vos vaisseaux de départ, il va falloir investir. Bien que ça ne soit pas très difficile à trouver, le menu du jeu est très peu intuitif pour nous guider à l’acquisition de nouveaux vaisseaux puisque nous devons nous rendre dans le Fusion Shop. Ce menu sert à la fois à acheter des vaisseaux et à les fusionner. Assez anecdotique au départ, la fusion devient très importante pour espérer gagner les championnats des catégories les plus élevées. Le principe est simple, vous choisissez deux vaisseaux que vous avez débloqué et vous les fusionnez pour augmenter les statistiques globales. A l’issue de la fusion, vous obtenez un nouveau vaisseau et le gain est indiqué en vert sur les statistiques qui ont été augmentées. Vous pouvez à tout moment décider de défusionner les vaisseaux et de réaliser une nouvelle fusion, mais un vaisseau fusionné ne peut pas servir dans une nouvelle fusion. Cependant, chaque action a un coût en crédit, même s’il est faible, il ne faut pas l’oublier.
Le titre reste tout de même répétitif : quatre championnats de trois courses, cela ne fait que douze circuits qui se répètent et ne changent pas d’une catégorie à l’autre. Pour casser un peu cette monotonie, Fast Fusion offre deux options complémentaires, le mode Super Hero et le Contre la montre. Dans le premier mode, vous pouvez utiliser tout ce que vous avez débloqué : catégorie, vaisseau et circuit. Votre objectif est de terminer premier de la course avec quelques handicaps non négligeables. Si vous vous plantez dans le décor, c’est fini. Votre jauge de boost est liée à votre énergie de bouclier, si elle est vide, c’est fini. Et pour terminer, sauter consomme dans votre jauge de boost. Ce mode n’est pas là pour vous amuser mais pour pousser votre skill au maximum et par la même occasion votre frustration. La récompense de cette souffrance est de 2000 crédits, autant dire que le jeu n’en vaut peut-être pas nécessairement la chandelle. Le mode Contre la montre est identique mais plus permissif, pas de contrainte. Votre seul objectif pour chaque circuit de chaque catégorie est de vaincre le chrono imposé par le jeu. Là encore, 2000 crédits à la clé pour la première réussite. Finalement, les championnats ne sont pas si mal, pour moins de torture, le gain de crédit est bien plus élevé. Ces modes sont clairement orientés pour les complétionnistes qui veulent du challenge. A côté de cela, nous avons une jukebox dont l’intégralité des musiques n’est déblocable que contre des crédits, un cercle vicieux de devoir jouer pour pouvoir jouer.
C’est mieux sur la télé
Au niveau des graphismes, Fast Fusion n’a pas lésiné sur les moyens et nous propose une vraie sensation de vitesse à travers de superbes décors. Le titre se permet même de proposer plusieurs options de graphismes, allant de la performance à de l’ultra qualité. En mode portable, la nuance entre ces options est relativement faible, le jeu reste beau et lisible peu importe l’option choisie. Cependant, c’est en mode docké que la différence se fait clairement voir, en complément d’un téléviseur HDR. Fast Fusion est fait pour être joué sur téléviseur, il n’y a pas photo. La Switch 2 est correctement exploitée et cela fait plaisir de voir une aussi belle qualité sur un jeu à la sortie de la console. Bien qu’il n’y ait que douze circuits au final, ils ont chacun leur thématique, leur ambiance et ils sont plaisants à parcourir. Il ne s’agit pas juste d’une course de vitesse avec des virages non. A travers les boosts et les sauts, il y a un vrai décor, des paysages ainsi que des pièges et obstacles qui s’y intègrent parfaitement pour donner vie à ce qu’il se passe autour de la course. La modélisation des vaisseaux est vraiment propre, même avec le grand nombre de fusions possibles, il ne sera question que de goût personnel et de design, mais le résultat est là. Nous pourrons néanmoins reprocher des effets de caméras un peu trop aléatoires, surtout pendant les sauts où la caméra va commencer des rotations étranges ce qui perturbe grandement la conduite et l’atterrissage. De même, il est impossible d’avoir une vue de caméra embarquée dans le vaisseau, toutes les caméras de course sont uniquement en troisième personne, c’est un peu dommage.
Concernant les musiques, rien à redire. Chaque circuit dispose de sa musique thématique et s’intègre également à la perfection. L’électro-chill fonctionne extrêmement bien sur ce type de jeu et les musiques ne sont pas lancinantes, même celle du menu s’écoute facilement sans être un calvaire. Il est juste regrettable de devoir débloquer les musiques du jukebox avec des crédits sans possibilité de les pré-écouter avant achat ni d’avoir un bref aperçu. De plus, la majorité des musiques proviennent des opus Fast précédents, sur un total de 35 musiques, seules 14 sont de Fast Fusion.
Conclusion
Fast Fusion est un bon jeu de course de vaisseau qui nous rappellera F-Zero ou WipEout pour les plus âgés mais en se concentrant uniquement sur la course. Le sentiment de vitesse est là et est vraiment grisant. Graphiquement, le jeu nous en met plein la vue à condition d’avoir une télé qui le permet. Cependant, la fusion de vaisseaux, qui est tout de même dans le nom du jeu, est amenée maladroitement et nous avons un peu de mal à trouver son intérêt à part pour avoir un vaisseau différent. Toutefois, même avec douze circuits, nous ne pouvons pas dire que le jeu manque de contenu par rapport au prix affiché de 15€, seulement qu’il est un tantinet répétitif. En complément, là où Fast RMX avait tapé juste à la sortie de la Switch en 2017, c’est qu’il n’y avait pas encore de jeu de course sur la console. Aujourd’hui, Fast Fusion sort en même temps que Mario Kart World. Son concurrent direct est moins rigide pour débloquer du contenu, a plus de circuits dans sa besace et dispose d’une formule et d’un public qu’il a peaufiné depuis bien plus d’années. Fast Fusion n’est pas un mauvais jeu, très loin de là, mais le timing n’était peut-être pas aussi bon qu’en 2017.
LES PLUS
- D’excellents graphismes en docké (avec une télé qui va bien)
- Une belle variété de décors dans les circuits
- Des musiques percutantes et agréables
- Une superbe sensation de vitesse toujours présente
- La nostalgie des jeux de vaisseaux à l’ancienne
- Des modes de jeu pour plus de challenge
- Le faible prix du titre
LES MOINS
- Graphismes un poil plus fainéants en portable
- Trop peu de circuits
- Le contenu à débloquer trop rigide via les crédits
- Malgré les modes de jeu annexes, c’est répétitif
- Le timing face à Mario Kart World