Pour celles et ceux qui ont dépassé la trentaine, vous souvenez-vous de la première fois où vous avez entendu parler des Tamagotchi ? Faites appel à votre mémoire… Il devenait enfin possible de conserver au creux de sa poche une sorte de petite bestiole électronique (sans risque qu’elle ne suffoque !), en toute discrétion (quoique…). Seule « petite » condition, il fallait s’en occuper un minimum : le nourrir, nettoyer son caca, lui proposer de petites activités… Combien d’enfants (dont vous ?) se sont fait disputer à cause de leur Tamagotchi devenu un peu trop présent pendant les repas ou les dodos ? Malgré ces petits inconvénients, le succès de Tamagotchi est sans équivoque. Ce n’est donc pas une surprise de constater que les bébêtes ont envahi les consoles de jeux, jusqu’à la petite dernière de Nintendo. Mais tout cela est-il bien nécessaire ?
Développé par Hyde et édité par Bandai Namco Entertainment, Tamagotchi Plaza débarque sur Nintendo Switch, accompagné de sa petite mise à jour concoctée pour sa descendante. Les arguments phares ? Replonger dans l’univers de ces charmantes petites bestioles tout en jouissant d’un grand nombre de mini-jeux à leur effigie. Voyons cela.
« Amourville », déjà too much !
Le prince Tamahiko a terriblement besoin d’aide. N’écoutant que son patriotisme, le voilà parti en direction de la planète Terre afin de trouver cette belle personne qui lui prêtera secours. Cette belle âme n’est autre que nous, évidemment, tandis que nous nous la coulons douce dans la contrée d’Amourville (lourd), sur Terre. Ni une ni deux, nous repartons avec le prince : quel est donc le problème sur la planète Tamagotchi ?
Avant d’atterrir, nous choisissons notre nom. Un nom qui portera comme suffixe « Tchi » afin de ne pas dénoter parmi les autres habitants. Rapidement, le roi vient nous interpeller pour une grande annonce : le festival Tamagotchi est de retour, mais la ville digne de l’accueillir n’a pas encore été sélectionnée. Nous commençons à comprendre… Notre mission est assez simple à résumer : rendre la ville aussi attrayante que possible et promouvoir ses commerces afin qu’ils soient tous plus populaires les uns que les autres. Et nous qui pensions que la ville était en péril avec la crainte du prince ! Ouf, ce n’est qu’un festival ! Pour nous aider, nous sélectionnons un décisionnaire : ce sera Mametchi. C’est finalement sous les traits de ce Tamagotchi que nous allons déambuler dans la ville.
Tout commence ainsi dans la boutique de Mametchi, qui n’est autre qu’un… cabinet dentaire ! Pour un commerce, nous sommes un peu stupéfaits : rendre populaire un dentiste, drôle d’idée pour un festival ! Bon, puisque c’est ainsi…
Chez le dentiste, il est possible de jouer en solo ou en duo. Le jeu du dentiste consiste à rendre aux patients leur plus beau sourire. Malgré un aspect très épuré et des commandes assez simples, la prise en main n’est pas évidente et surtout peu intuitive. Aucune indication n’est disponible et nous n’avons d’autre choix que de tâtonner pour essayer de comprendre quels outils sont nécessaires pour venir à bout de cette vilaine carie. Le tactile est par ailleurs non fonctionnel : dommage ! Brosser des dents avec les doigts reste plus intuitif qu’avec des touches. A force d’essayer un peu tout ce qui est à notre disposition, nous finissons par offrir un nouveau sourire au patient. Il ne lui reste plus qu’à nous attribuer un score (jusqu’à 3 smileys satisfaits), et à nous régler.
Cette première immersion au cœur d’un mini-jeu ne nous a pas séduite : le manque d’explications, les actions peu intéressantes, le tout porté par des graphismes bien en deçà des capacités de la Switch 2. Poursuivons…
Plaza vida
Mametchi (donc, nous) est propulsé sur une grande place autour de laquelle se trouve une dizaine de boutiques à découvrir. La place est vide, les interactions avec autrui sont quasi inexistantes, et les accès sont impossibles dans bien des directions. Nous sommes cantonnés à rester dans un espace délimité, petit et peu festif. Effectivement, si le choix nous revenait, ce n’est pas ici que nous lancerions un festival ! Mais ce n’est pas nous qui décidons !
Dans notre poche, un téléphone. Ce dernier nous rappelle les derniers messages échangés avec les habitants, la carte du monde et globalement notre progression. Les plus jeunes seront probablement ravis de pouvoir s’amuser avec un semblant de smartphone. Les adultes seront plutôt agacés de ne pas avoir une touche d’accès direct à la carte et négligeront rapidement ce gadget.
Place à la piscine nocturne : ce mini-jeu consiste à distribuer convenablement et rapidement les boissons et les différentes babioles désirées par les Tamagotchi. Pas bien difficile. Nous sommes néanmoins un peu surpris de constater à nouveau une certaine absence d’indication : le joueur doit se dépatouiller seul et comprendre tous les rouages des mini-jeux. Soulignons dès à présent que ce vide concernant les consignes est redondant dans toutes les échoppes. Voilà qui est dit !
Le salon de thé est le suivant dans notre découverte de la place. Cette fois-ci, nous devons servir des Tamagotchi en fonction de leurs attentes. Il ne s’agit pas de donner simplement la bonne boisson, mais de parvenir à décorer la table avec les bons éléments d’après la commande un peu vague. Clairement, le fun n’y est pas, d’autant plus que nous ne sommes pas parvenus à faire une présentation idéale. Le présentoir restait désespérément vide. Une petite mise à jour pourrait régler ce problème.
Direction le tailleur. Il nous faut confectionner un vêtement ou un ensemble d’après la requête d’un Tamagotchi. Nous n’avons pas eu de difficulté particulière ici. Il suffit de suivre le modèle… Youpiiii, qu’est-ce qu’on s’éclate !
Le magasin de vélos. Vous l’avez deviné ? Ouiiiii, d’après le modèle, il va falloir réparer le vélo. Que tous ceux qui ont deux mains gauches se rassurent : tout cela est fort simple. Le passage de la bombe de peinture est assez agréable. Voilà voilà…
La librairie de mangas, nous voilà ! Cette boutique nous semblait un peu plus originale… D’après une requête, nous devons faire quelques collages sur deux vignettes pour rester dans le thème. Par exemple, Mametchi dans une fête. Il suffit de sélectionner le personnage, d’y inclure quelques cotillons, un semblant de festivité, le tout sur deux vignettes, et le tour est joué. Le tout est de ne pas omettre la deuxième vignette : nous sommes certains qu’au moins la moitié des joueurs l’oublieront lors de leur première partie !
Prochaine boutique en vue ? L’opticien (oh yeah). Le manque d’explication a clairement rendu l’expérience assez opaque (floue ?! Oh yeah bis). La gestion d’un patient s’effectue en plusieurs étapes : d’abord le contrôle de la vue, totalement anecdotique et inutile. Puis le choix des montures (guidé par la requête), et enfin la taille du verre. Soyons honnêtes : nous avons dégommé tout le verre lors de notre première tentative. Imaginez un enfant… ! En vérité, il suffit de le tailler convenablement : en carré, en rond… aaaaaaaah.
La battle de rap est un grand classique : il suffit d’appuyer sur les touches au bon moment. Rien de bien original ou compliqué. En revanche, il y a quelques bavardages inutiles.
C’est parti pour la salle de sport ! Trois types d’exercices sont disponibles et nous avons pour mission de coacher les Tamagotchi afin qu’ils renforcent telle ou telle zone musculaire : les bras, les abdos ou les jambes. Pourtant, quelque soit la cible du renforcement, il faut se contenter d’appuyer sur les boutons au bon moment, moment qui n’est pas toujours très très clair… Il est plus évident de faire quelques pompes !
Après avoir brûlé quelques calories, il est temps de nous rendre à la crêperie pour servir des Tamagotchi affamés. Pour commencer, nous devons confectionner la pâte, puis la faire cuire et y inclure les bons ingrédients avant de la plier et de la servir. Notre première crêpe est brûlée : nous avons un peu trop tardé à y placer le fromage qui avait une drôle de forme… La conclusion est « Une fois prête, mets-la dans l’assiette ». Mais elle est déjà dans une assiette… Bug ?
Après avoir fait le tour de toutes ces enseignes, une nouvelle boutique se déverrouille : le restaurant secret. Nous allons pouvoir essayer la souris et découvrir un peu une nouvelle façon de jouer : nous sommes sur Switch 2 et avons plutôt l’impression jusqu’à maintenant d’être sur une vieille console tant les graphismes sont simples.
Ce restaurant sert des sushis. Il est donc nécessaire de détacher les Joy-Con (ou de lâcher sa manette pro) pour y jouer. N’y allons pas avec le dos de la cuillère : le jeu n’est pas du tout intuitif, peu agréable et au final, il manque cruellement de fun ! Les commandes sont affichées au sommet : il est nécessaire de les servir dans un ordre précis. Le riz doit être bien préparé, le wasabi bien dosé, le client servi rapidement, tout en lui laissant en permanence de quoi se restaurer entre deux sushis maison. Rien de fun. Mince alors !
Nous ressortons du restaurant assez frustrés et agacés, tout en rattachant nos Joy-Con à la console. La manipulation est aisée et le retour sur la place, toujours aussi désertique, simple et rapide. Il va falloir faire preuve de patience et recommencer plusieurs fois les mini-jeux pour progresser. Le prince vient alors nous rendre visite et propose d’améliorer le magasin. C’est ainsi que chaque petit jeu devient passablement un peu plus sympa, puisque de nouvelles options apparaissent. Chez le dentiste par exemple, il devient possible de réaliser d’autres soins. Le magasin de vélos propose de nouvelles options de réparations/perfectionnements, etc.
Tout ce travail nous a fait récolter un petit pactole. Chaque mini-jeu permet en effet de récupérer quelques pièces. Les tarifs pratiqués manquent de cohérence. Prenons pour exemple le magasin du tailleur. Le travail d’une chemise est estimé au même prix que celui d’un ensemble. Mais qu’allons-nous en faire ? Nous acheter une crêpe cramée ?
Tamahiko-ville tu ne choisiras point !
N’oublions pas notre quête majeure : parvenir à convaincre le roi de lancer le festival dans notre ville (il pourra toujours se faire soigner ses chicots chez nous s’il le souhaite en tous cas !). Notre maison permet de lancer quelques travaux grâce à un tableau blanc. Ce dernier met en évidence les différentes zones disponibles pouvant être améliorées. Il suffit de donner son argent et les travaux sont lancés/terminés. Les premières rénovations ne sont pas trop onéreuses, contrairement aux dernières.
De retour dans la ville, nous constatons l’évolution. Mouais…
Afin de progresser et de toujours plus l’améliorer, il est nécessaire de refaire encore et encore les mini-jeux. Quelques-uns peuvent être réalisés en duo : deux bambins pourront ainsi s’amuser ensemble à réparer des dents… Vraiment ?
Peut-être avons-nous perdu notre âme d’enfant (non, non, non !), mais Tamagotchi nous est apparu comme tristement vide, mal fini et peu attractif visuellement. Malgré des couleurs criardes l’ensemble n’est pas mignon, manque de détails et reste finalement bien trop lisse pour, à minima, atteindre les émotions des petits ou des grands enfants. En outre, si la traduction française est bien disponible, les voix nasillardes des bestioles sont loin d’être agréables. C’est un peu comme dans AC mais en pire !
Si le titre se destine aux plus jeunes, le manque d’explications est à déplorer. Les enfants vont clairement nécessiter l’aide d’un adulte pour comprendre parfaitement ce qui est attendu d’eux. Pour celles et ceux qui ont connu les Tamagotchi lorsqu’ils étaient encore à l’école, tellement fiers de l’avoir auprès d’eux, restez sur ce joli souvenir… surtout à ce prix !
Tamagotchi Plaza est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 40 euros environ, 50€ pour la version Switch 2. Quant à la mise à niveau du jeu version Switch 1 à 2, elle est proposée au prix de 10 euros.
Dans tous les cas, le tarif est bien trop élevé !
Une connexion avec les Tamagotchi Uni est proposée avec ce titre, mais nous ne sommes pas en mesure de vous présenter un retour à ce sujet. Aucun testeur ne dispose d’un Tamagotchi Uni au poignet !
Le saviez-vous ?
Le succès des Tamagotchi (les vrais !) est sans équivoque. Ce qui est moins connu est la pénurie de piles au Japon engendrée par ce succès ! En effet, ces petites machines nécessitaient à l’époque des piles alcalines. Certaines régions sont rapidement tombées en rupture de stock ! Vint ensuite le problème du recyclage…
Conclusion
Tamagotchi Plaza ne rend pas honneur aux Tamagotchi. Oubliez les nourrissages et les toilettages, il ne s'agit ici que de mini-jeux qui ont tous la fâcheuse tendance à se ressembler. Lisez/regardez bien l'exemple et appliquez ! L'ensemble manque d'explications pour les plus jeunes, mais aussi et surtout, de fun pour tous. Le tour de la place est vite réalisé, le vide qui y plane reste assez frustrant : il était possible d'y inclure tellement plus sous le chapeau de cette licence. La version Switch 2 dispose de quelques ajouts supplémentaires, mais qui manquent eux aussi d'intérêt. Les graphismes sont toujours aussi creux et ne donnent pas envie d'y jouer encore et encore pour rendre la ville plus festive. Le festival a toutes les bonnes raisons de s'installer ailleurs !
LES PLUS
- Plusieurs mini-jeux avec des thèmes variés...
- En français...
LES MOINS
- … mais finalement une impression de redondance avec des tâches assez rébarbatives
- … mais sans profondeur, et avec la voix des Tamagotchi qui finit par énerver !
- Des graphismes bien en dessous des capacités de la console, y compris de la Switch 1 !
- Quelques bugs
- Un manque certain d'explications qui risque d'agacer les adultes, et de pénaliser les plus jeunes
- Le fun n'y est tout simplement pas !
- Beaucoup trop cher !