Bee Simulator: The Hive est arrivé sur Nintendo Switch dans une édition complète, regroupant l’aventure originale de 2019 (dont vous avez un test réalisé par Cooky juste ici), avec une extension qui porte bien son nom : The Hive. Ce titre, développé par Varsav Game Studios et édité par Untold Tales, vous invite une fois de plus à prendre le contrôle des minuscules papattes d’une abeille mellifère pour explorer le monde à l’échelle d’un insecte. Nous le savons bien, le monde des jeux de simulation est un vaste champ de fleurs, coloré et diversifié, dont il est parfois bon de s’attarder pour humer un parfum frais et surprenant, mais parfois cela peut se montrer tout à fait rebutant. Découvrons si cette nouvelle version est suffisamment mielleuse pour justifier un nouveau vol, ou si elle sera la piqûre de rappel de trop.
Un retour bourdonnant
Bee Simulator: The Hive, vous place directement dans le rôle d’une jeune abeille ouvrière nouvellement éclose au sein d’une ruche animée, située dans un grand parc inspiré de Central Park à New York. L’objectif principal est rapidement établi, puisque la colonie est en danger, menacée de la destruction de l’arbre qui abrite la ruche par une espèce colonisatrice : les humains.
L’histoire est simple mais sert principalement de cadre pour l’exploration et les mini-défis, s’ancrant dans les routines quotidiennes et les dangers réels de la vie des abeilles. Le ton est globalement bienveillant, même face au danger. L’aspect narratif est avant tout un prétexte pour souligner l’importance de la nature, du travail d’équipe et de la sensibilisation à l’environnement.
Le titre est donc un jeu d’aventure, de simulation et parfois même d’éducation. Parfaitement calibré pour un public assez large, enfants et grands sont invités à s’immerger dans le quotidien d’une abeille, mais dans un esprit de décontraction.
Le jeu a une approche chaleureuse et une volonté d’enseigner tout en divertissant. Il s’agit d’une expérience douce et accessible, exempte de violence, qui se concentre sur l’écosystème et l’importance cruciale des abeilles pour les humains (et oui, elles bossent pour nous quoi !).
Le doublage complet, bien que parfois inégal et amusant, insuffle suffisamment de personnalité aux insectes et aux animaux pour immerger le joueur dans ce micro-monde.
Le cercle du pollen disparu
Dans Bee Simulator: The Hive, vous êtes une humble petite abeille dont la progression est étroitement liée au destin de sa ruche. Votre mission est vitale mais risquée, et vous devez non seulement accomplir la tâche essentielle de récolter du pollen, mais aussi localiser les meilleures fleurs pour garantir une production de miel de haute qualité.
Mais comme la vie d’une abeille n’est pas facile, vous devrez affronter des menaces constantes, notamment les guêpes (ça c’est vraiment de la sale bête), et moult adversaires acharnés qui tenteront de saboter vos efforts. Le gameplay est basé sur trois piliers principaux : l’exploration, la collecte et les mini-jeux.
Le vol est au cœur de l’expérience. Sur Switch, les commandes sont gérées par le stick analogique pour le mouvement et les boutons de tranche pour l’altitude. Si, dans l’ensemble, le vol est fluide et l’exploration de l’environnement vaste et coloré est un plaisir, il est à noter que les commandes peuvent se révéler délicates et trop sensibles lors de séquences précises comme les courses ou les passages les plus étroits.
Malgré cela, le sentiment d’échelle est impressionnant, transformant des fleurs et des objets humains banals en éléments gigantesques. C’est grisant à voir, et cela rappelle beaucoup la sensation qu’on pouvait avoir devant le film : Chérie, j’ai rétréci les gosses.
Une fois le vol appréhendé, le titre consiste à collecter du pollen. Vous allez voler et virevolter à travers des anneaux lumineux pour récolter la précieuse ressource sur les fleurs, et utiliser la « Vision d’Abeille » pour repérer des fleurs plus rares.
Ramener ce pollen à la ruche débloque des récompenses et des points de connaissance. L’aspect éducatif est d’ailleurs subtilement intégré, et le jeu présente les rôles des abeilles (ouvrières, reines, faux-bourdons) tout en insistant sur leur rôle écologique essentiel. Les points de connaissance récoltés permettent de débloquer des fiches informatives sur diverses espèces d’insectes, rendant l’apprentissage continu et non intrusif.
Puis, pour éviter la monotonie, le jeu propose divers défis et mini-jeux, des courses aériennes à travers des anneaux pour tester votre agilité, des danses frétillantes qui font appel à votre mémoire, basées sur la reproduction de motifs pour communiquer avec la colonie, et des combats contre les vilaines guêpes, gérés par des QTE (Quick Time Events). Si ces derniers restent accessibles, ils constituent le maillon faible du jeu, n’ayant pas été améliorés, ils restent donc lents et lassants.
Jusque-là nous étions en terrain connu, cependant la nouvelle extension est le principal attrait de cette réédition. Elle introduit un système de construction et de gestion de ruche débloqué après la fin de l’histoire principale.
Le joueur collecte de nouveaux matériaux (bâtons, graines, fleurs) pour construire et personnaliser sa colonie sur un réseau de nœuds hexagonaux. Bien que ce ne soit pas d’une grande profondeur, elle offre un sentiment satisfaisant de progression et une raison significative de continuer l’exploration post-scénario.
Des bâtiments fonctionnels (avant-postes, bonus de production) et décoratifs donnent un nouveau but aux vols d’exploration que vous allez réaliser et viendront prolonger l’expérience de jeu. Cependant, comme ce mode n’est pas accessible dès le début, cela le rapproche davantage d’une petite extension qui aurait pu être proposée via mise à jour ou DLC (contenu téléchargeable), que d’une raison suffisante de racheter un jeu complet.
Du miel pour les oreilles mais pas pour les yeux
La direction artistique penche vers le réalisme. Le monde est lumineux, coloré, et les petites bestioles que vous rencontrerez çà et là sont assez bien réalisées, contrairement aux personnages humains, qui sont d’une laideur à toute épreuve !
Les environnements sont globalement très jolis et il est vraiment agréable de se balader à la découverte de ce monde. De plus, il y a une pléthore d’animaux, et leur réalisation est assez soignée. Vous en viendrez presque à faire une véritable chasse aux Pokémon, pour les recenser tous dans votre glossaire !
L’optimisation révèle quelques aspérités visuelles et on constate un certain manque de finesse dans les textures et une raideur dans certaines animations des personnages humains. Cela semble toutefois mieux que la version de 2019. Quelques problèmes de pop-in peuvent également survenir, vous verrez donc parfois apparaître des objets ou textures au dernier moment, rompant parfois l’immersion.
La bande-son, composée par Mikolai Stroinski (connu entre autres pour The Witcher 3), est l’un des atouts majeurs. La musique est relaxante, aérienne et s’intensifie de manière appropriée lors des moments de tension, contribuant grandement à l’ambiance cosy du jeu.
L’histoire principale de Bee Simulator est assez courte, ne durant qu’environ 3 à 4 heures. Cependant, avec le contenu post-scénario de The Hive, la complétion de votre collection et la partie multijoueur, vous pourrez gagner quelques heures supplémentaires. Mais ne vous attendez pas à y passer plus d’une dizaine d’heures en tout.
Un petit mot tout de même sur la partie multijoueur, justement. Le titre offre la possibilité de jouer à deux en local grâce à un écran scindé, où chaque joueur contrôle une abeille préalablement choisie. Ce mode n’a pas vocation à être compétitif et reste bien dans le cadre d’une expérience cosy. Il trouve un véritable intérêt dans une optique de jeu familial, offrant une expérience simple et collaborative, particulièrement adaptée en famille.
Bee Simulator: The Hive est sorti le 28 novembre 2025 sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 24,99 euros, en français.
Conclusion
Bee Simulator: The Hive est l'édition définitive d'un concept qui ne paie pas de mine au premier abord mais qui est pourtant bourré de charme. Le jeu parvient à marier avec succès l'exploration, l'aventure, l’accessibilité et l'éducation environnementale. Le vol est agréable, le monde est vivant, fourmillant de détails et la nouvelle fonctionnalité de construction de ruche - The Hive - ajoute une petite couche de miel supplémentaire à la profondeur et à la longévité du titre, ce qui est bienvenu après la conclusion rapide de l'histoire principale. Néanmoins, le jeu est toujours freiné par la simplicité datée de son système de combat via QTE, et certaines faiblesses techniques. Nous avons le sentiment que l'extension, bien que bonne, aurait pu être un DLC plutôt qu'une réédition complète. Pour les nouveaux venus ou les familles recherchant un jeu non-violent, chaleureux et éducatif, ce titre est tout à fait recommandé. En revanche, pour les joueurs de la version originale, repasser à la caisse ne vaut clairement pas le coup.
LES PLUS
- Une expérience de jeu relaxante
- Idéal pour les familles
- Aspect éducatif subtil
- Le mode Ruche qui ajoute une progression après l'histoire…
- Coop locale 2 joueurs en écran partagé
- Les musiques relaxantes et immersives de Mikołaj Stroiński
LES MOINS
- … Mais qui aurait pu être un mini DLC ou une mise à jour
- Commandes de vol un peu sensibles
- Combats datés avec un système de QTE lent et répétitif
- Toujours des problèmes techniques
- Quelques textures brutes
- Les humains sont vilains
- Manque d’intérêt pour les joueurs qui ont le jeu de base








