L’annonce, un peu surprise, du portage de World War Z sur Nintendo Switch pouvait quelque peu inquiéter… Toutefois, le fait que Saber soit à l’ouvrage avait tendance à rassurer… Le studio étant capable de faire un travail d’orfèvre quand il s’agit de porter des jeux sur la console hybride de Nintendo… Encore une réussite ? Prenez votre fusil à pompe et traversons ensemble l’apocalypse zombie sur Nintendo Switch !
Z’est la fin !
Commençons donc par le début ! À l’origine World War Z, c’est un roman paru en 2006 et écrit par Max Brooks, celui-ci fait suite à son précédent ouvrage « Guide de survie en territoire zombie » (qui comme son nom l’indique donne les bonnes pratiques en cas de pandémie zombie, parfois de façon un peu décalé). Un segment du livre fait même état des épidémies recensées à travers les âges, en s’inspirant de faits réels, mais supposant qu’en réalité, il s’agissait d’attaques de morts-vivants. World War Z, lui, adopte un ton un peu plus « sérieux » et se présente sous une succession d’interviews avec des « survivants » qui expliquent les changements religieux, politiques et environnementaux engendrés après la guerre des zombies… Évidemment, un tel succès ne pouvait rester sur papier et c’est tout naturellement que les infectés ont envahi le grand écran, dans une adaptation cinématographique en 2013 (ayant pour vedette Brad Pitt) qui ne reprend finalement que le titre de l’œuvre, en laissant de côté la dimension géopolitique et environnementale. Toujours est-il que le film remporte un certain succès et s’offre même le luxe de devenir le film de zombies le plus rentable au cinéma… Le succès appelant les adaptations, la licence infecte également les jeux-vidéo et le titre qui nous intéresse aujourd’hui est sorti en 2019 sur Xbox One, PS4 et PC.
Voilà, pour l’historique de la licence, parlons maintenant du jeu ! Celui-ci s’inspire du film au niveau de son déroulement et de l’ambiance globale et un peu livre pour l’aspect suivi de différents protagonistes avant dans différents endroits du monde. Ainsi, vous voyagerez de New-York à Tokyo, en essayant de trouver une échappatoire ou un moyen de mettre fin à l’épidémie avec votre petit escadron de 4 survivants.
FlingueZ les touZ !
Vous l’aurez compris, l’histoire n’est pas le cœur du jeu… On retiendra donc que les infectés (ils ne sont jamais vraiment identifiés comme Zombies.) ont envahi le monde, et seuls quelque irréductibles humains tentent d’en venir à bout pour retrouver un semblant de vie normale… Le jeu se présente donc sous la forme d’un TPS (Third Person Shooter) en coopératif jusqu’à 4 joueurs et dès le début, on ressent ce côté multi-joueurs au niveau de l’interface qui vous propose de créer « un salon ». En effet, vous serez libre de choisir le scénario (pays) et carte de votre choix. 4 Destinations sont disponibles : New-York, Jérusalem, Moscou et Tokyo, chaque destination est ensuite découpée en 3 ou 4 cartes (missions), pour un total de 14 environnements « différents ». Vous pourrez ensuite choisir la classe de votre personnage (7 possibles, allant du fantassin à l’infirmier en passant par le « surineur »). Chaque classe vous permettra d’obtenir des avantages différents en début de partie et si vous jouez à plusieurs (ce qui est recommandé, mais on en reparle après), il faudra répartir les rôles de façon idéale.
La partie démarre ensuite et un semblant de scénario, prétexte au dégommage des zékés (c’est ainsi que sont appelés les ennemis dans le jeu.), permet de lier un peu l’ensemble…
Même si les 16 personnages que vous pouvez incarner disposent d’un background (dont vous pouvez débloquer un court aperçu vidéo), l’objectif sera toujours le même : Avancer, Tirer, Actionner des boutons et/ou rechercher des clés, tirer et survivre jusqu’au bout du niveau ! Une fois, la mission terminée, s’affiche un récapitulatif (celui qui a tué le plus de zombies, le plus de tir à la tête, le moins de dégâts, etc.) ainsi qu’un gain d’expérience… Rajoutant une très légère dimension RPG à l’ensemble. Les points d’expérience ainsi gagnés vous permettront de débloquer des compétences supplémentaires, relatives à la classe que vous avez choisi. Mais au-delà de la dimension « humaine », la dimension « matérielle » est également prise en compte… Et oui, même les armes bénéficient de gains d’expérience ! Selon l’utilisation des différentes armes durant la mission, elles gagneront plus ou moins d’expérience, permettant également par la suite de les améliorer.
Bien évidemment, les améliorations ne sont pas gratuites et demanderont d’être échangées pour des points que vous gagnerez à la fin de chaque mission (en cas de réussite comme en cas d’échec, mais dans ce cas, votre gain sera un peu moins important.). Cet aspect RPG aura pour effet de rallonger la durée de vie du titre, pour qui voudra débloquer l’ensemble des compétences et des améliorations, ce qui n’est pas forcément négligeable et pourra évidemment s’avérer utile pour mener à bien vos campagnes que ce soit en solo Hors-ligne… Ou avec des amis (ou des inconnus) en ligne. C’est d’ailleurs là que World War Z trouve tout son intérêt…
Petit dégommage entre amiZ !
On l’a dit juste avant, il est possible de jouer en solo et en hors-ligne à World War Z, vous pourrez débloquer du contenu et bien évidemment augmenter le niveau de difficulté. Sachez néanmoins qu’en solo avec le niveau de base et l’assistance de l’IA, vous risquez parfois de vous retrouver en mauvaise posture durant l’assaut des hordes
L’IA qui vous assiste est un tout petit peu plus intelligente que vos adversaires zombifiés, mais ne s’avérera pas toujours d’une grande aide durant les phases de jeu. En effet, vos 3 compères, dirigés par la console, se contenteront de balancer du plomb sans faire preuve de discrétion… Ce qui aura pour effet de réveiller et d’attirer un max d’infectés ! Rajoutez à cela qu’ils n’essayeront jamais d’atteindre les objectifs, même s’ils sont assez basiques et franchement répétitifs. En effet, il faudra avancer, trouver un interrupteur pour ouvrir une porte à atteindre, puis rebelote pour la porte suivante, sauf qu’il manquera une clé à trouver sur des cadavres (et forcément ça sera toujours en vidant les poches du dernier que vous trouverez la bonne clé). Gérez ces actions de prime abord simple, peut s’avérer compliqué face aux hordes de zombies qui vous attaquent et c’est là que le multi-joueur fait vraiment toute la différence !
Vous pouvez donc lancer une partie publique (avec 3 inconnus) ou privée (avec 3 amis). Le système d’invitation à lancer une partie avec des amis est relativement bien foutu, car vous pouvez directement solliciter les personnes de votre liste d’amis pour leur demander de vous rejoindre. Pour les parties publiques, il faudra attendre que des personnes disponibles se joignent à vous (lors de nos essais, nous n’avons pas trop attendu pour trouver au moins 1 coéquipier.). Sachez d’ailleurs qu’il n’est pas nécessaire d’attendre de trouver 4 joueurs ; si vous n’êtes que 2, l’IA prendra le contrôle des 2 autres… Et à 2 humains, les parties seront déjà plus agréables à jouer ! Le seul regret, c’est l’absence de dialogue en ligne (Il y a bien des boutons pour des phrases rapides – « En avant ! », « Oui ! », « Non ! »), mais ça ne vaudra jamais un bon échange vocal ! L’alternative si vous jouez avec des amis étant d’utiliser Discord par exemple… Autre point positif au niveau multi, vous pouvez rejouer avec des inconnus que vous avez déjà rencontrés et éventuellement rejoindre une de leurs parties, s’ils sont déjà en ligne. C’est franchement pas mal, surtout si vous avez bien avancé avec une ou des personnes lors d’une session précédente.
Une réalisation digne des grands Z !
Il est temps de parler de l’ambiance globale du titre et de sa prise en main… Mais commençons par la prise en main ! Les commandes répondent bien, par contre elles sont nombreuses et il faut avouer que l’absence d’un petit tuto à tendance à se faire sentir… Surtout dans les premières parties… Ainsi, votre personnage peut avancer normalement, en mode discret ou en sprintant. Il est possible de lancer des grenades, de poser des pièges, de viser avec précision, de tirer et de changer d’arme… Ça fait beaucoup de boutons à retenir, et même si on trouve assez vite ses repères… Nous avons juste un peu galéré au niveau du changement d’armes qui n’était pas forcément évident.
On vous explique : un personnage ne peut pas porter plus de 3 armes différentes, une légère type pistolet ou mini pistolet mitrailleur, une normale, plus puissante, type fusil à pompe ou AK-47 et enfin une lourde (pour s’en donner à cœur joie) incluant une mitrailleuse lourde, un lance-roquette ou encore un lance-flamme… Pour basculer entre les différentes armes, il faudra appuyer sur la touche X, sachant qu’une pression brève vous fera dégainer l’arme légère, une pression normale, l’arme principale et enfin une pression longue vous fera sortir le gros calibre.
Nous pouvons maintenant vous parler des infectés… Ou plutôt des hordes d’infectés ! Vous le savez certainement, ce qui démarque World War Z d’autres jeux coopératifs dans lequel il faut exploser du zombie à coup de fusil à pompe, c’est le « swarn engine ». Littéralement le moteur à essaim… En gros les hordes de zombies qui se jettent sur vous… Et attention, on ne parle pas de 5 ou 10 vilains pas beaux… On est clairement dans la cinquantaine (voire même l’impression de centaine) qui fonce droit sur vous pour vous becqueter ! Et franchement, ça fait son petit effet… Déjà d’un point de vue sonore (entendre la horde courir sur vous en hurlant) et ensuite visuellement, les infectés débarquent telle une vague déferlante sur vous… Et le tout… Sans un poil de ralentissement !
Si vous êtes en hauteur, les nombreux morts-vivants commenceront à faire des pyramides, grimpant les uns sur les autres pour accéder jusqu’à vous et ça a quelque chose de franchement impressionnant ! L’autre côté plutôt sympa que nous avons constaté, c’est l’absence de « jumeaux » … Même s’il y a peu de types de zombies différents, nous n’avons jamais (ou très rarement) eu des jumeaux qui nous foncent dessus… Comprendre des zombies habillés pareils avec le même aspect, malgré le peu de différence au niveau des types de zombies rencontrés et leur nombre, ils sont tous assez différents que ce soit dans les tenues, la corpulence et le niveau de décomposition. Vous croiserez également certains zombies spéciaux, comme le CRS enragé qui foncera sur vous comme un taureau, ou le zombie Hazmat qui lâchera des gaz mortels une fois occis (ce qui donnera un effet trouble à l’écran et de l’écho dans les voix entendues).
Autre chose qui nous a agréablement surpris, c’est l’aspect graphique global. En plus d’une fluidité constante, malgré le nombre important d’ennemis à l’écran, l’ensemble reste franchement joli ! Contrairement à certains portages, ou il y a une espèce de filtre flou constant, ce n’est pas du tout le cas dans World War Z. Certes, les textures ne sont pas aussi détaillés que sur les autres supports, mais il n’en reste pas moins que les extérieurs sont beaux, avec une belle profondeur de champ (même s’il y a un flou, logique, quand on regarde vers l’horizon). Les différents pays visités sont bien modélisés et on a clairement apprécié se promener dans les rues de New-York, ou encore les rues enneigées de Moscou… Les zones en intérieur sont par contre un peu moins sympa, donnant parfois l’impression de voir toujours les mêmes couloirs ce qui peut devenir à la longue un peu barbant… Toutefois, cela est contrasté avec des passages dans les rues au décor post-apocalyptique noyé par les râles des vagues d’infectés qui foncent sur vous… Vous allez nous dire et les temps de chargement dans tout ça ? Parce que forcément, des zones relativement vastes et surtout une palanquée d’ennemis, ça doit réclamer des temps de chargement, non ? Eh bien… Non ! Pas tant que ça. À partir du moment où vous lancez la mission, il faut compter entre 45 et 55 secondes de chargement et ensuite… Plus rien ! C’est un réel confort dans le jeu et ça évite les temps morts. Une chose est sûre, avec un peu d’effort, il est possible pour un développeur tiers de porter des titres très agréables à l’œil sur la console hybride de Nintendo !
La bande-son colle à l’action, pas inoubliable, les cris des vagues de zombie qui foncent sur vous auront toute de même le mérite de vous faire un peu flipper (surtout de peur d’être noyé sous la masse de zombie). Un petit coup de pression appréciable.
Même si les enjeux de l’histoire sont simplistes, l’ambiance sonore et visuelle participe à l’immersion et s’avérera idéal pour vous vider la tête en décimant des hordes de morts-vivants (véloces) au lance-flamme ou à la sulfateuse…
Conclusion
Encore une fois, les p’tits gars de chez Saber nous ont montré ce que la Switch a dans les tripes ! Le jeu est beau (même si moins joli que sur les autres consoles), il a le mérite de reprendre l’ensemble à l’identique et surtout de rester fluide, malgré le grand nombre de zombies à l’écran ! Gardez à l’esprit que malgré son côté défouloir (qui fait du bien après une journée difficile), l’intérêt du titre se trouve en multi… C’est en effet avec des amis (ou des inconnus) que vous prendrez le plus de plaisir à décompresser en défouraillant des infectés depuis n’importe où !
LES PLUS
- Un très beau portage.
- La fluidité malgré l’action à l’écran.
- Les temps de chargements plutôt courts.
- Le contenu vidéo à débloquer.
- Le côté RPG pour l’évolution des classes de personnages et des armes.
- Le mode multi.
- Un défouloir parfait après une journée pourrie !
LES MOINS
- Les phases dans les tunnels et les couloirs.
- Les actions rébarbatives (trouve un interrupteur, ouvre une porte, etc…)
- L’IA proche d’un zombie en solo.
- S’apprécie vraiment en multi-joueurs.
- L’histoire très secondaire.
- L’absence de Aftermath…