Les sorcières ont jadis été victimes de bien des tortures… tandis qu’elles jouissent aujourd’hui d’une certaine popularité dans les livres, les films et les jeux vidéo (la faute à un célèbre petit gars à lunettes avec une aguicheuse cicatrice !). La magie intrigue et fascine… rien de bien étonnant dès lors de retrouver tout un florilège de sorts et de vieux grimoires sur toutes les plateformes ludiques disponibles. Mais, vous êtes-vous déjà questionnés sur le ravitaillement de ces petites sorcières (et autres talentueux sorciers) ? Le sang de gargouille et les pots de viandes pourries se vendent-ils à la première échoppe du coin ? Et si cette échoppe était la vôtre… ?
Développé et édité par Creative Hand, Tiny Witch prend ce point de départ pour lancer le joueur dans un nouveau jeu de dextérité et de rapidité. Sophie est une petite sorcière plutôt dévouée, mais elle dispose d’un petit handicap qui lui cause bien des torts : elle est muette. Personne n’ose dès lors lui faire confiance… jusqu’au jour où un chat mystérieux répondant au nom accrocheur de Hermés Bellestache croise son chemin. Ce dernier décide de lui venir en aide et lui propose un marché. Ou plutôt un contrat : la petite Sophie peut disposer d’un local pour en faire son échoppe mais elle va devoir se retrousser les manches et ne pas en sortir avant 10 jours. Bien entendu, Sophie n’hésite pas une seconde…
« Ceux qui ne croient pas en la magie ne la trouveront jamais » Roald Dahl
Deux modes de jeu sont proposés pour débuter la partie : normal ou défi.
Tiny Witch est découpé par journées de travail. Lors de chacune d’entre elles, des objectifs sont confiés à Sophie. Afin de passer au jour suivant, il convient tout simplement de les remplir. Pour faire cela, Sophie dispose d’un local qui lui sert d’échoppe. Dans le bas de l’écran se trouve le comptoir : les clients viennent s’y amasser, patientent et consomment avant de régler la note puis de prendre la poudre d’escampette. Tout au fond de la pièce se trouve l’élément principal de la cuisine en cours (pour commencer, le joueur dispose de la poussière d’étoile, mais cet ingrédient de base sera distinct dans une autre cuisine), avec à ses côtés un premier coffre de stockage ainsi qu’un mortier de préparation. Sur la droite, des chaudrons sont disposés : ils sont au nombre de deux au démarrage de la partie. Le centre de la salle est vide (pour le moment…) et permet à Sophie de déambuler tranquillement.
La partie se déroule sous la forme de plusieurs journées complètes : entendez par là qu’il y a un service de jour et un service de nuit (vous dormirez quand vous serez dans l’au-delà !). La nuit, le temps de travail est un peu plus court, mais les clients s’empressent et sont souvent plus irritables.
Les clients arrivent et émettent le souhait de leur choix. Sophie, vous, doit dès lors répondre à cette demande le plus rapidement possible : la patience des clients n’est pas infinie, et certains se montrent même déjà un peu colère en arrivant dans l’échoppe !
La confection des recettes est assez simple sur le papier : elle repose principalement sur le maniement de l’ingrédient de base. Ce dernier doit être chauffé puis mixé avec plus ou moins d’ingrédients disposés dans le mortier du fond. Le temps de préparation est visible sur le côté des chaudrons et des mortiers sous la forme de bougies qui s’écoulent de plus en plus. Bien entendu, la surcuisson donne lieu à des ingrédients brûlés, ce qui n’est vraiment pas appréciable dans une boutique de magie : vous en subirez les conséquences ! Mais il se pourrait bien que ces préparations trop cuites s’avèrent utiles par la suite… Toutes ces manipulations diverses ne sont guère si évidentes une fois la manette en main : il nous a fallu nous y reprendre à plusieurs fois lors de nombreuses tentatives. Rien d’alarmant, mais le maniement des différents articles n’est pas toujours bien visible.
Une fois la préparation terminée, il suffit de la servir au client afin de récolter sa monnaie et, si vous avez été suffisamment rapide, quelques pourboires. Tout cela est fort classique, vous en conviendrez. Mais ce genre de jeu trouve toujours son public par son concept addictif… jusqu’à un certain point !
Le chaudron qui brûle
Malheureusement, Tiny Witch déborde d’un peu trop de défauts… plus ou moins importants, mais suffisamment nombreux pour commencer à se faire un peu tirer les oreilles.
Le poids des années de jeux vidéo ne peut aucunement laisser les joueurs sans une certaine attente quant aux jeux d’une catégorie déjà bien représentée sur le marché. Et dans le cas présent, nous avons été plutôt déçus de Tiny Witch : les niveaux se succèdent et se ressemblent outrageusement… Le joueur débute dans la contrée du village (pour dix jours successifs), puis va faire ses preuves dans la forêt, avant de découvrir la caverne et enfin le désert. Sans grande surprise (puisqu’il est assez facile à deviner sur la carte du territoire) un niveau bonus est disponible à la fin du jeu. À chaque déménagement, le joueur revient à 0, avec peu de chaudrons à disposition, un seul coffre… et toujours la même mise en scène. Tout est tristement prévisible jusqu’à la fin du jeu et donne une impression de bis repetita assez décevante.
Au sein d’une même échoppe, il est possible de l’agrémenter de quelques améliorations notables (comme de nouveaux chaudrons que nous venons d’évoquer). À votre arrivée, tout semblera légèrement cher… mais rapidement, le joueur croule sous les ressources, qui viennent dès lors s’amasser sans le moindre intérêt si ce n’est prétendre à un meilleur score. Bof…
Les graphismes de Tiny Witch rentrent dans la catégorie du rétro : aucun problème. Néanmoins, certaines animations sont lourdes et d’une grande lenteur… impossible de ne pas souligner l’animation du score de la fin de journée : si long à défiler. Pourquoi un tel ralentissement… ? Nous cherchons encore. Restons sur les graphismes : nous avons été étonnés de constater plus d’une fois l’impression originale du dédoublement de notre petite sorcière. A croire qu’ils sont deux dans ce petit corps…
Vous en voulez encore… ? Poursuivons dans ce cas, tout en prenant soin de garder le meilleur pour la fin…
Au cours de la partie, Sophie s’occupe de l’échoppe de la forêt. Cette dernière est truffée de champignons qui apparaissent sans prévenir… insistons : sans prévenir, du tout ! A tel point qu’il est (très) fréquent de se retrouver sous le sort de ce dernier (un ralentissement) alors qu’il n’était guère possible de le voir apparaître ! A croire qu’ils sont programmés pour naître dans nos jambes… fort heureusement, une amélioration permet de pallier à ce désagrément.
Sans rentrer dans les détails afin de ne pas dévoiler la fin du jeu, sachez tout de même que cette échoppe bonus est une plaisanterie : parfois, vous ne devrez servir qu’un seul client, quand une autre journée devient impossible par l’arrivée massive d’un troupeau de clients très énervés… le plaisir est déjà loin…
Enfin, un bug important est survenu au cours de notre jeu. Nous n’étions (fort heureusement !) qu’à la seconde échoppe. Alors que nous avons relancé notre partie après une petite pause, il nous fut impossible d’acquérir un nouveau mortier pour la confection d’une recette à venir. Nous avons relancé encore et encore, sommes repartis en arrière au village avant de revenir : le mortier ne s’est jamais déverrouillé. Nous avons dû recommencer toute notre partie… Un autre bug majeur est survenu nous obligeant à relancer totalement le jeu. Soulignons néanmoins que nous sommes parvenus aux crédits du jeu à force de persévérance.
Tiny Witch est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 10 euros environ.
Le saviez-vous ?
Au cours du Moyen Âge, 80% des personnes accusées de sorcellerie s’avéraient être des femmes. De nos jours, le plus célèbre des sorciers est pourtant un jeune garçon… !
Conclusion
Qu'il est difficile de se faire une petite place dans l'univers déjà fort peuplé des jeux de rapidité ! Malheureusement Tiny Witch ne parvient pas au tour de force et reste prévisible. Le jeu est pourtant doté d'un univers assez aguicheur, avec une petite sorcière qui se montre dévouée à la tâche pour servir toutes sortes de clients aux demandes insolites. Les recettes manquent malheureusement de renouvellement et le jeu s’enlise dans des confections qui n'ont que très peu de variabilité. De nombreux bugs sont à déclarer, avec notamment la nécessité de recommencer notre partie dans son intégralité au cours de notre test. L'univers rétro des graphismes laisse percevoir quelques lacunes et les musiques, bien que plutôt entraînantes, tournent inexorablement en boucle.
LES PLUS
- Un univers de petite sorcière assez mignon
- Un univers de petite sorcière assez mignon
- Une jouabilité assez basique...
- Des améliorations disponibles afin de perfectionner son échoppe...
LES MOINS
- Des bugs assez nombreux
- … mais qui manque de justesse afin de limiter les manipulations inutiles
- … mais qui finissent par perdre de leur intérêt au fil de la progression
- Chaque échoppe nécessite de tout recommencer avec un matériel basique
- Trop peu de nouveautés, des recettes qui se ressemblent, peu de surprises
- Un ralentissement à chaque fin de journée
- Un niveau bonus bâclé









