Sorti il y a 28 ans et uniquement au Japon, Live A Live nous fait l’honneur d’arriver cette année sur Switch dans le monde entier. Square Enix lui offre une nouvelle jeunesse en le parant de ses plus belles couleurs avec un style HD-2D des plus soyeux. Cependant, on dit que l’habit ne fait pas le moine alors regardons sans plus tarder ce que nous réserve ce titre.
Père Castor, raconte-nous sept histoires
Live A Live nous propose de jouer sept protagonistes, chacun appartenant à une époque précise et avec sa propre trame scénaristique. Dans le cadre de cette preview, nous avons pu tester quatre histoires : le Far West, le Futur Lointain, la Fin du Japon d’Edo et la Chine Impériale. Chaque chapitre dresse un tableau complet et original de l’époque où l’histoire se déroule. Que ce soit les graphismes, les musiques, l’ambiance ou encore les clichés de genre et d’époque, rien n’est laissé au hasard et le rendu final fait mouche. L’immersion dans chaque récit est réussie et on s’attache très rapidement aux personnages. A côté de ça, tout en restant dans le registre du J-RPG avec des niveaux, de l’expérience et des combats, chaque histoire propose des mécaniques de gameplay différentes, diverses façon de se déplacer ainsi que des manières d’interagir avec ce qui nous entoure uniques.
Par exemple, dans le chapitre du Far West, votre objectif sera de récupérer de nombreux objets avant le lever du soleil pour que les habitants puissent poser des pièges. Certains habitants mettent plus de temps que d’autres à se mettre à l’œuvre et tout sera une question de timing. Dans le chapitre de la Fin du Japon d’Edo, vous devrez infiltrer un château et choisir entre la discrétion ou l’élimination, le tout en marchant sur les toits ou en rampant dans les combles. Le chapitre du Futur Lointain quant à lui repose plus sur une ambiance assez pesante, un peu comme dans Alien. Vous supposez qu’il se passe quelque chose mais vous ne le percevez pas réellement. Pour en finir avec les exemples, le chapitre de la Chine Impériale est beaucoup plus orienté sur les combats, où vous devrez entraîner vos disciples fraîchement arrivés pour prendre votre relève.
Un gameplay simple et efficace
En parlant des combats, ceux-ci se déroulent sur une grille de 7 cases sur 7. Chaque unité est placée sur la grille et vous devrez déplacer vos personnages vers l’ennemi pour l’attaquer et le vaincre. Les attaques fonctionnent avec des compétences qui ont chacune une portée différente. Les cases à effet se mettent en surbrillance ce qui vous permet de voir si vous allez toucher un ennemi ou non. Certains personnages ont besoin d’être au corps à corps et d’autres non, tout dépend des compétences de chacun. Les attaques peuvent provoquer des bonus ou des malus ainsi que posséder des éléments et affinités, ce qui offre des résistances et faiblesses à tel ou tel type d’attaque. Rien de bien compliqué à prendre en main, le jeu est très lisible dans ses mécaniques et vous offre même le luxe de vous proposer des tutoriels dès qu’un nouvel élément apparaît. Vous aurez même la possibilité de revisionner tous les tutoriels depuis le menu. Dans certains cas, vous aurez des groupes d’ennemis à affronter dont l’un sera le chef (indiqué avec un petit pictogramme). Si vous battez le chef, tout le groupe quittera le combat, ce qui peut s’avérer salvateur dans certaines situations périlleuses.
En dehors de ça, votre exploration est épaulée par une mini-map qui vous aide à retrouver les endroits que vous avez déjà visités, pas encore visités et là où vous devez vous rendre. Bien qu’elle soit très très sommaire, elle convient parfaitement et remplit son rôle sans problème. Certains chapitres proposent une carte un peu plus détaillée qui viendra en complément de la mini-map.
Une DA aux petits oignons
Lorsque nous jouons à Live A Live, la première chose frappante est clairement la HD-2D qui vient sublimer le jeu. Tout comme Triangle Strategy et Octopath Traveler, les décors sont sublimes, les effets de profondeur et des techniques de combat offrent un joli spectacle et un beau contraste avec les personnages. Si vous avez aimé ces deux titres, Live A Live risque de vous plaire également. Cerise sur le gâteau, même le menu pause de chaque chapitre est personnalisé avec sa petite pointe de couleur et ses effets visuels, ce qui apporte un charme supplémentaire. Côté musique également, rien à dire, c’est une masterclass. L’ambiance de chaque chapitre colle aux clichés que nous nous faisons de l’époque et l’immersion est totale. Les musiques du Far West et de la Chine Impériale sont vraiment sublimes et vous plongent totalement dans le jeu et dans l’histoire de vos protagonistes. Pour parachever le tout, la traduction française du jeu est d’une qualité rare et exceptionnelle. Il y a eu un gros travail d’adaptation qui se ressent et qui fait vraiment plaisir. Il y a aussi beaucoup d’humour bien dosé, que ce soit dans les descriptions des objets ou dans les répliques de certains personnages. Pour ne citer qu’un exemple, le fait que le terme “cojones” soit employé (en s’imaginant l’accent qui va avec) dans le chapitre du Far West est inattendu et extrêmement bien placé.
En somme Live A Live est un jeu très prometteur et à travers lequel on ressent un énorme travail, tant sur le jeu d’époque que sur la remasterisation en HD-2D et le boulot d’adaptation en français. Très soigné sur tous les aspects, il donne envie de s’attaquer en profondeur à chacun des chapitres qu’il a à nous offrir.