Il existe un vieux proverbe français qui dit que “tout mélange fait bonne sauce”. Dans un jeu vidéo, quand des développeurs mélangent de l’action, de la science-fiction, de l’infiltration, de la gestion, de l’enquête, de la survie, de l’horreur, du FPS et du RPG, on peut se demander à quelle sauce on va être mangé. Eh bien, la réponse à cette question nous est donnée par un studio polonais appelé The Farm 51, et le résultat est plutôt bon, comme quoi les dictons disent souvent vrai.
Le mélange des genres
Chernobylite Complete Edition est donc un savant mélange de tout un tas de genres de jeux dans lequel le joueur incarne un scientifique nommé Igor, qui revient à la centrale nucléaire de Tchernobyl trente ans après l’explosion au cours laquelle sa petite amie Tatyana a disparu. Au début du jeu, notre héros se retrouve donc dans un hangar aux abords de la ville de Prypiat, ville qui a été en partie modélisée pour le jeu.
Le but principal du jeu va être de comprendre ce qui est arrivé à notre amie, et de se familiariser avec une ressource particulière, la chernobylite, qui nous permet de créer des singularités et d’ouvrir des failles dans l’espace-temps pour voyager d’un endroit à l’autre en une fraction de seconde.
Chernobylite se déroule jour après jour. On débute par le choix d’une mission pour nos compagnons d’armes et pour nous. Il va s’agir de récupérer des munitions, de la nourriture ou des médicaments dans des zones ennemies où il va falloir éviter les patrouilles de mercenaires du NAR. Ici on se trouve dans le genre FPS, action et infiltration. Igor peut s’accroupir et s’approcher des soldats qui patrouillent pour les attaquer de façon furtive et ne pas déclencher l’alerte, mais il peut aussi tirer dans le tas et se débarrasser de tous les ennemis de la zone pour récupérer la cargaison prévue.
Une fois notre mission du jour accomplie, c’est le retour à la base avec partage d’un morceau de pain avec nos compagnons d’armes. Nous avons un seul camarade au début, puis à force de recrutements, se formera une petite équipe de cinq combattants. Ensuite, c’est la phase gestion qui commence avec fabrication d’établis, de générateurs d’oxygène, d’ateliers d’usinage d’armes et de munitions, de bacs pour faire pousser de la nourriture, de lits ou encore de mobilier pour améliorer le confort de notre hangar et donc le moral de nos troupes.
Des genres bien mélangés
En fin de journée, on peut aussi dépenser les points de compétences acquis lors des missions en demandant des formations à nos collègues. Et pour finir, au lit, avec parfois des rêves bizarres ou on aperçoit Tatyana de dos qui joue du violon, qui nous parle et nous entraîne dans des mondes bizarres et assez effrayants. Les monstres que l’on peut apercevoir dans nos cauchemars sont les mêmes monstres qui vont croiser notre chemin lors de certaines missions, Chernobylite développant une histoire de science-fiction intéressante et étonnante.
La zone de jeu a l’air grande, mais chaque mission se déroule dans une petite zone bien délimitée, et nos objectifs sont toujours bien indiqués sur la carte, ce qui fait que les missions se réalisent bien et s’enchaînent rapidement. Ensuite, le temps passé dans la base pour créer et améliorer ses outils et ses armes dépend du goût de chacun pour la gestion, mais ce n’est absolument pas rébarbatif ou incompréhensible. La chose importante à faire est de looter un maximum d’objets lorsque l’on est en mission.
Pour faciliter la récupération des matériaux, Igor a en sa possession un petit compteur Geiger qui peut envoyer une impulsion qui met en surimpression tous les bidons d’essence, les pièces mécaniques et les cartes électroniques qui nous seront utiles une fois rentrés à la base. Dans le même ordre d’idée, Igor possède une sorte de pistolet à Chernobylite qui sert à ouvrir un portail dimensionnel pour regagner notre base, une fois la mission réussie ou si elle est sûr le point d’échouer et que l’on préfère rentrer à la base.
Chaque joueur participera à une partie différente, car les missions proposées chaque matin dans notre quartier général ont une durée limitée. Si, par exemple, on ne va pas chercher une cargaison de munitions larguée dans le quartier résidentiel de Prypiat dans la journée, le lendemain, les mercenaires de la NAR l’auront récupérée et cette mission disparaîtra. Ainsi, chacun suit son chemin selon ses envies ou plutôt selon les besoins de son équipe, notamment en termes de nourriture. On sait au moment du choix de la mission le pourcentage de réussite pour nos partenaires, donc on peut jouer la sécurité et être sûr de récupérer du loot ou on peut être joueur et envoyer nos camarades au casse-pipe.
Sur le plan graphique, Chernobylite est réussi, le jeu tourne bien, les environnements sont bien modélisés et le jeu est fluide. Sur le plan sonore, les musiques qui accompagnent le jeu sont très réussies et sont parfaitement en phase avec l’ambiance du jeu.
Chernobylite Complete Edition est disponible sur l’eShop au prix de trente euros environ.
Conclusion
Chernobylite Complete Edition est un très bon jeu qui saura contenter les joueurs prêts à tenter une expérience qui part un peu dans tous les sens au début. Mais passées les premières journées dans le jeu, le rythme s’installe et on prend plaisir à achever une mission pour passer du temps à améliorer notre base. Avec une bonne vingtaine d’heures de jeu et une histoire intéressante, le jeu en vaut la chandelle.
LES PLUS
- Une histoire prenante
- Un mélange des genres réussi
- Des musiques envoûtantes
- Des sous-titres en français
- Une très bonne durée de vie
LES MOINS
- Des temps de chargement très longs
- Répétitif à la longue