Après un opus 24 intéressant mais toujours perfectible, les Italiens de Milestone remettent le couvert avec la cuvée 2025 de leur série MotoGP. Il s’agit là de la septième version disponible sur Nintendo Switch et, sans surprise, le titre met à jour ses circuits, pilotes et équipes en fonction des changements intervenus lors de l’intersaison. Mais ce n’est pas tout, car de nouveaux ajouts ont été également implémentés par les développeurs. Alors, avant que la Switch 2 ne débarque d’ici quelques semaines, se pourrait-il que l’on tienne ici la meilleure simulation de moto sur la console hybride de Nintendo ? Réponse tout de suite, le temps d’enfiler combinaison, protections, casque et gants et d’enfourcher sa monture !
S’équiper avant de plonger dans le grand bain
Mais entrons directement dans le vif du sujet avec la première phase qui vous attendra une fois la console allumée et le titre lancé : contrairement à la version 2024, MotoGP 25 réintroduit le principe du tutoriel pour familiariser les nouveaux joueurs aux rudiments du pilotage d’un deux roues : il vous faudra donc pour commencer enfourcher une machine de GP1, la catégorie reine de la discipline, sur le circuit tchèque de Brno. Un tracé qui fait d’ailleurs partie des nouveautés de la saison 2025 et qui est donc bien intégré dans le jeu. Rien de bien sorcier, puisque le tutoriel se résume à une seule épreuve divisée en trois tronçons : il vous faudra d’abord apprendre à freiner au bon moment pour aborder la première courbe du circuit, puis respecter une trajectoire idéale sur un enchaînement de virages (matérialisée par une ligne de course au sol qui vous indique où freiner, où rester sur un filet de gaz, où vous pencher pour tourner et enfin où “essorer” la poignée de droite pour accélérer) avant enfin de terminer le tour pour valider le didacticiel. Pas de panique, cette première approche du pilotage d’une moto de compétition s’effectue avec toutes les aides activées, ce qui vous permettra de commencer à vous habituer à la conduite sans (trop) faire d’erreurs ou de chutes !
Vient ensuite le temps de la personnalisation de son avatar virtuel, un aspect qui a peu évolué depuis MotoGP 24 : s’agissant du personnage, les choix se résument aux noms/prénoms, âge, sexe, nationalité, et à quelques autres paramètres limités en termes de visage et de morphologie. Une nouveauté intervient en revanche au niveau du style de pilotage ; en effet, vous pourrez déterminer de quelle façon votre avatar se comportera au moment de la prise des virages, lorsque la moto prend de l’angle ; à vous de voir si vous préférez une posture équilibrée ou au contraire une position plus agressive avec le coude et / ou le genou raclant le sol par exemple. Il vous sera même possible de déterminer le nombre de doigts qui écraseront la poignée des freins, de 1 à 4 doigts. Ensuite, vous choisirez l’inscription à inscrire au niveau du fessier sur votre combinaison, un espace d’expression pour les pilotes rendu populaire en motocross par Jeremy McGrath et en MotoGP par Valentino Rossi avec le célèbre “The Doctor” inscrit sur le postérieur… Enfin, vous aurez également le loisir de personnaliser casque(s), lunettes, gants, protections, bottes ou encore combinaison avec des modèles issus des catalogues des grandes marques de la discipline (Dainese, AlpineStars, etc.) et avec le choix du/des colori(s) pour ces divers éléments, comme c’était déjà le cas sur MotoGP 24.
Mise à jour de contenu, et ajouts sympathiques et bienvenus
Trois nouvelles disciplines ont été ajoutées cette année ; Motard et Flat Track qui mettent en avant des deux-roues avant tout destinés aux pistes en terre, et Minibikes, où vous chevaucherez comme le nom de la discipline l’indique des motos de circuit à taille réduite. Proposées entre deux courses dans le mode carrière, vous pouvez aussi y accéder directement depuis le menu principal du jeu via le mode “Race Off”. Quatre circuits dans deux environnements (France et Italie) sont disponibles, c’est peu mais c’est déjà ça! Nous ne parlerons pas des autres modes disponibles (Grand Prix, championnat, contre-la-montre et MotoGP Academy) car ceux-ci sont les mêmes que ceux de l’an passé, à l’exception près du MotoGP Academy qui est indisponible si vous avez choisi le tout nouveau mode de jeu Arcade sur lequel nous reviendrons plus loin.
Le coeur du jeu reste toujours le mode carrière ; par rapport à l’an passé, celui-ci a reçu quelques améliorations appréciables ; démarrant comme d’habitude en catégorie Moto3, vous devrez choisir une équipe et progresser petit à petit avant de passer en Moto2 (si vous ne décidez pas de changer d’écurie en cours de route) et espérer pouvoir atteindre la catégorie reine, la Moto1. Si les courses sont toujours entrecoupées de petits échanges avec votre coéquipier et vos adversaires qui déterminent vos relations avec eux, vous pouvez également toutes les 3 à 4 manches du championnat affronter ces derniers sur les nouvelles disciplines proposées par le titre. Des courses amicales, sans conséquences au niveau du championnat mais qui renforcent un peu plus l’immersion dans la peau de votre avatar virtuel. Entre chaque course, vous pourrez également déterminer avec votre ingénieur sur quel plan vous souhaitez faire évoluer votre engin ; moteur, cadre, comportement routier seront autant d’aspects sur lesquels vous aurez votre mot à dire.
Enfin, concernant le multijoueur, sachez que comme l’an passé, la version Nintendo Switch est toujours exclue du crossplay. Ce qui implique non seulement que vous ne pourrez pas partager de contenu, mais aussi que vous ne pourrez pas non plus vous tirer la bourre avec vos amis qui joueraient au titre sur PlayStation, Xbox ou PC… Dommage, vraiment…
La poignée dans l’angle
Casque vissé sur la tête, il est temps de parler de la jouabilité du titre. A ce niveau, la grande nouveauté est sans conteste le nouveau mode Arcade, sélectionnable dès les premières minutes de jeu, et qui permet aux nouveaux venus sur la série et aux joueurs peu familiers avec le pilotage d’une moto de compétition de prendre du plaisir à essorer la poignée des gaz. Dans ce nouveau mode, vous aurez en effet moins de choix possibles concernant les différentes aides proposées, comme par exemple l’aide si jamais vous veniez vous aventurer sur l’herbe ou les graviers qui bordent les pistes ; celle-ci sera automatique en mode Arcade alors que vous aurez le choix de l’activer ou non en mode Pro. Ou encore les aides au freinage comme l’ABS qui est actif par défaut en mode Arcade. Mais dans les deux cas, Arcade ou Pro, vous pourrez régler la sensibilité de votre moto à votre guise en agissant sur la réactivité de votre pilote en virages, ou encore la progressivité de l’accélérateur et du freinage.
Cette nouvelle possibilité offerte par le mode Arcade est vraiment une bonne chose, et surtout (NDLA : à notre humble avis) c’est un élément qui a encore plus de valeur ajoutée pour cette version Switch où l’on doit faire avec le manque de progressivité des gâchettes des JoyCons : en effet, plus besoin de galérer dans les réglages pendant des heures avant de trouver un moyen d’effectuer un tour de circuit sans finir dans le décor suite à un coup de raquette dû à une accélération mal dosée ou suite à un freinage mal négocié qui a mis à mal l’adhérence de notre engin.
Un mot également sur l’intelligence artificielle de vos adversaires, qui est comme l’an passé d’un très, très bon niveau ; ceux-ci ne sont pas rivés sur une trajectoire prédéfinie, et prennent des trajectoires différentes en fonction des circonstances. Il leur arrive également d’aller à la faute, de leur propre fait ou si vous leur mettez la pression. Mieux, le niveau de l’IA peut être réglé manuellement, auquel cas il faudra vraiment se “cracher dans les pognes” pour rester dans le coup dans les niveaux les plus élevés, mais l’on peut également la positionner sur un niveau “adaptatif”. Celui-ci, comme vous l’avez sans doute deviné, règle automatiquement le niveau de pilotage de vos concurrents en fonction de votre propre conduite. Dans les faits, cette possibilité marche réellement et vous évite encore une fois de passer votre vie dans les réglages afin de trouver le juste niveau de difficulté pour vous sentir à la fois à l’aise et à la fois “challengé” suffisamment.
Des changements (trop) timides sur la forme
Les développeurs de MotoGP 25 ont recours cette année au moteur graphique Unreal Engine 5, alors qu’ils utilisaient la version 4 jusqu’à présent. Soyons clairs, on voit dès les premiers tours de roues que les évolutions par rapport au titre précédent sont minces, voire inexistantes. Nous avions déjà pointé l’an dernier les lacunes graphiques du titre? Eh bien sachez qu’il faut avoir l’oeil pour discerner des nouveautés de cette nouvelle version… La modélisation des circuits du championnat MotoGP n’a pas évolué, les tribunes manquent toujours de vie, l’aliasing est omniprésent lors des séquences au stand ou sur la grille de départ, mais pire encore, les deux environnements dédiés aux trois nouvelles disciplines semblent avoir été bâclés, du moins sur la version Switch : en effet, la végétation y est grossière, on voit distinctement le crénelage des arbres ou des rochers (que ce soit en jouant en portable ou en docké) et certains éléments du décor s’affichent au dernier moment ou presque… En revanche, les motos et leurs pilotes sont aussi bien modélisés et animés que dans MotoGP 24, et – heureusement! – le framerate reste constant sans baisse de régime peu importe le nombre d’éléments à l’écran. A noter également que, comme c’était déjà le cas l’an dernier, les temps de chargement sont hélas toujours longuets…
Les musiques n’ont pas évolué, et restent toujours aussi dispensables même si elles mettent le joueur dans l’ambiance d’une journée de course. Les commentaires (toujours localisés en français) n’ont pas non plus eu droit à une mise à jour et, s’ils sont toujours clairs et participent à l’immersion, ils manquent toujours cruellement de passion, comme si les doubleurs se contentaient de réciter un texte. Et côté sons des machines, ceux-ci ont, selon Milestone, été entièrement revus et réenregistrés. Soit. Dans la pratique, ceux de MotoGP 24 étaient déjà d’un très bon niveau, aussi il faudra avoir l’ouïe fine pour discerner les changements opérés sur cette nouvelle mouture. L’élément le plus notable provenant des détonations émanant du pot d’échappement au lâcher des gaz.
MotoGP 25 est disponible depuis le 30 avril 2025 sur l’eShop, au prix de 49,99 euros.
Conclusion
La note globale attribuée à ce MotoGP 25 est exactement la même que celle de l’opus précédent. Pour autant, n’allez pas en conclure que cette nouvelle version du titre est identique à celle de l’an passé : évidemment, le fond (équipes, pilotes, motos, circuits) a été mis à jour pour coller à la réalité de la nouvelle saison, mais à côté de cela des nouveautés bienvenues ont aussi été ajoutées - comme évoqué plus haut dans ce test - à l’image des nouvelles épreuves, de la plus forte implication dans le développement de son engin durant le mode carrière, ou encore du nouveau mode de gameplay Arcade qui permettra aux nouveaux venus sur la série de prendre rapidement du plaisir sans passer par des heures et des heures de réglages pour piloter sereinement. Mais reste qu’à côté de cela, la réalisation graphique n’a pas (ou si peu!) évolué depuis MotoGP 24 et devient indigne de la Switch, les améliorations sonores vantées par les développeurs du jeu ne sont pas suffisamment sensibles et certaines fonctions comme le crossplay ou le partage de contenus ne sont toujours pas disponibles sur cette version dédiée à la console de Nintendo. Pour les joueurs qui sauront passer outre ces défauts, il restera aussi ce qui fait la force de la série MotoGP, à savoir un pilotage exigeant mais qui offre une belle marge de progression et de belles satisfactions à ceux qui prendront le temps de dompter les mécaniques et une IA toujours d’un très bon niveau. À vous de voir !
LES PLUS
- La conduite, toujours aussi passionnante et exigeante
- Le nouveau mode Arcade, parfait pour les néophytes de la discipline qui souhaitent profiter au plus vite du jeu
- Le contrôle sur les évolutions de sa moto durant le cours de la carrière
- Les nouvelles épreuves Motard, Flat Track et Minibike, perfectibles mais qui apportent un peu de fraîcheur à la série
- L’intelligence artificielle toujours de très bon niveau
LES MOINS
- La Switch est toujours exclue du crossplay (et du partage de contenus, et du Live GP)…
- Les temps de chargement qui n’ont pas été améliorés depuis l’an dernier et sont toujours aussi longs
- La réalisation graphique de plus en plus datée et sans amélioration par rapport à MotoGP 24 malgré le passage au moteur Unreal Engine 5
- La sensibilité des gâchettes sur les Joy-Con, problématique pour doser correctement ses freinages et ses accélérations avec des engins puissants, une fois les aides à la conduite toutes désactivées
- L’ amélioration du son des motos : vraiment ?