À moi, lecteurs, deux mots ! (peut-être même plus en fait…)… Bon trêves de bla-bla, prenez votre meilleure rapière et… un bon tromblon, on va se la jouer Mousquetaires !
Le 6ème mousquetaire…
Sacre Bleu est la première réalisation de Hildring Studio, une petite équipe de développeurs, située à Vancouver (au Canada). Pour ce coup d’essai, ils ont choisi de situer leur aventure en France et de mettre en scène un vaillant capitaine des mousquetaires en l’an de grâce 1650. Tout allait pour le mieux pour ce dernier, adulé par le peuple et considéré comme l’un des joyaux de la couronne du Roi…
Mais voilà qu’un jour, tout part de travers et que notre bon capitaine est jeté en prison… où ça ? Eh bien à La Bastille évidemment !
Il devra donc s’évader de cette redoutable prison, afin de laver son honneur et il sera aidé dans cette quête par la mystérieuse Joséphine, une petite mamie inventrice de son état et également prisonnière des lieux… Grâce à l’ingéniosité de sa nouvelle camarade d’infortune, notre héros se retrouvera doté d’un tromblon à la fois offensif et défensif, lui apportant alors une certaine liberté multi directionnelle dans ses mouvements. Il pourra également compter sur sa fidèle rapière et un pistolet pour mener à bien leur évasion, tout en levant le voile sur de mystérieuses expériences se déroulant dans la prison.
Avancez à tromblons abattu !
Sacre Bleu est un jeu de plateforme encourageant au speedrun avec une petite dimension hack & slash et une grosse part aux déplacements à coup de tromblon !
Mais commençons par les bases, comme tout bon jeu de plateforme, notre fier capitaine de la garde peut se déplacer vers la gauche ou la droite, sauter et utiliser quelques armes… Il peut bien évidemment compter sur sa fidèle rapière pour les affrontements au corps à corps et sur un pistolet pour les tirs à distance. Et si vraiment il doit faire un gros ménage, il peut compter sur quelques bombes. Bien évidemment, ces armes plus « offensives » sont à récupérer en quantité limitée (mais suffisante) dans les niveaux. Néanmoins, le plus gros atout de notre héros sera son tromblon, inventé et fourni par Joséphine. C’est lui qui apporte toute la dynamique aux déplacements du personnage et en finalité, au jeu. Pas vraiment une véritable arme, l’outil sera pourtant aussi offensif que défensif. En effet, le tromblon ne tire pas de balles, il se contente d’envoyer un gros coup de propulsion… mais sa puissance est telle qu’il vous permettra alors de renvoyer les flèches ou les bombes lancées dans votre direction par vos agresseurs. Attention néanmoins au recul… Mais ce recul s’avèrera un bel avantage pour vous donner plus de vitesse à vos déplacements ; vous pourrez ainsi profiter de son effet en visant dans la direction opposée, pour vous propulser dans la direction de votre choix !
L’autre subtilité de l’outil est qu’il enclenche un « bullet time » lorsqu’il est armé, comprendre alors que le temps est ralenti, le temps pour vous de trouver le bon angle de tir. Le temps étant ralenti et non pas arrêté, vous pourrez profiter de ces moments au profit d’un premier coup de tromblon pour ralentir votre saut, laissant ainsi passer un mur de piques et ensuite enchainer avec un second coup de tromblon pour éviter la chute et enfin un troisième (et dernier coup) pour rejoindre une plateforme.
L’utilisation du pistolet ou de la bombe permet également de ralentir le temps, mais on perd alors la possibilité de se déplacer rapidement, comme avec le tromblon. Il en va de même quand on arrive à attraper un ennemi désarmé pour le jeter sur ses compères. Pour ces trois situations, le temps qui ralentit permet de viser les ennemis plus aisément.
Pour en revenir au tromblon, sachez que les munitions sont illimitées, par-contre il n’est possible de tirer que 3 coups successifs à partir du moment où l’on évolue dans les airs. Il faudra ensuite attendre de toucher à nouveau le sol pour recharger automatiquement. Il sera donc nécessaire de penser les sauts avec intelligence pour atterrir au bon endroit et ne pas tomber sur un mur de pics, faute de se retrouver à court de cartouches.
On recommandera également de changer les paramètres de maniabilité pour inverser le sens d’orientation du tromblon, de façon que la direction du stick corresponde à la direction vers laquelle orienter le personnage.
Destruction zélée
Malgré ses nombreux boutons utilisés, les déplacements deviennent assez vite instinctifs et faire progresser notre héros est une vraie partie de plaisir, les commandes répondant parfaitement à nos actions (une qualité primordiale pour ce type de jeux). Au fil de notre progression, on s’amusera à jouer avec le bullet time pour accompagner nos sauts, ou corriger une action un chouille trop rapide.
Outre les actions de base, il est possible de collecter des fioles qui viennent alors remplir l’icône des mousquetaires… Une fois celle-ci pleine, il est possible de passer en « mode zélé », donnant alors au héros une vélocité (et une force) supérieure à la moyenne… En plus de se déplacer plus rapidement, il devient alors possible de sauter plus haut avec le tromblon… l’occasion de découvrir des zones et des secrets dans des endroits à première vue inaccessibles.
En effet, le jeu propose de débloquer des zones secrètes, pour gagner des points, mais aussi débloquer des options spéciales que l’on peut ensuite activer comme autant de bonus (ou de malus) lors de nos parties (il sera possible d’obtenir des munitions de pistolet infinies ou encore de faire apparaitre des enclumes (mortelles) régulièrement au-dessus de votre tête. Autant de possibilités de modifier la difficulté du jeu et de remonter à la tête du classement mondial ! Eh oui, car chaque niveau est chronométré et à l’issue de chacun, un score vous est attribué, ainsi qu’un temps. Meilleur est votre temps, plus haut vous serez dans le classement. Quant au score, il vous permettra de débloquer des niveaux supplémentaires dans les différents mondes à parcourir. Mais qu’il est plaisant de se retrouver en tête du tableau des scores mondiaux ! Il s’agit d’une fonctionnalité, issue des bornes d’arcade, dont on raffole par ici car elle permet intrinsèquement de se dépasser (et offre une certaine re-jouabilité pour les accros à la tête de liste).
Ces derniers au nombre de 3 (+2 autres), proposent chacun des environnements et des mécaniques particulières. Ainsi, vous devrez visiter la cour de la Bastille, les égouts et la cuisine, le tout avec des passages ayant une difficulté allant crescendo ! L’avant-dernier monde quant à lui est une succession de tableaux faisant office de mode « défi » (et ils sont pour certains, assez relevés). Quant au dernier, il s’agit du final dont nous vous laissons la surprise. Néanmoins, le jeu se veut accessible et propose des points de reprise assez réguliers (généralement au début de chaque tableau), pour éviter d’avoir à recommencer le niveau depuis le début.
L’élément de surprise est d’ailleurs assez présent dans le jeu, notamment dans les affrontements contre les boss, qui proposent tous (sans exception) une particularité… notamment un combat que l’on pense redoutable, mais qui est finalement encore plus dur que prévu ! Au final, vous pourrez compter sur 4 à 5 h pour finir le jeu en ligne droite, un peu plus si vous voulez tout débloquer et encore plus pour être en tête de tous les classements.
Graphiquement le jeu s’en sort plutôt bien, après une intro semi-animée (et doublée en Anglais avec un accent Français) le jeu propose des environnements en deux dimensions avec des effets 3D. C’est relativement joli, surtout avec les éléments dans le fond des niveaux… La partie sonore (la bande-son notamment) est assurée par Cody Lee DeBoer et le collectif Level Curve. Ils livrent une partition dans le thème, même si elle vire parfois à une ambiance qui fait un peu western. Mais dans l’ensemble, le tout colle plutôt bien à l’action.
Au niveau des bémols par-contre, nous avons rencontré quelques plantages qui nous ont obligé à relancer les niveaux pour les terminer. Rassurez-vous, ce n’est pas monnaie courante (ça a dû nous arriver deux/trois fois), mais nous devons l’évoquer quand même. Toutefois l’ensemble est très agréable et même si nous aurions apprécié quelques mondes de plus, cette épopée de cape, d’épée et de tromblon s’est avérée plaisante à parcourir (en mode speedrun pour arriver en tête des scores) !
Conclusion
Pour un coup d’essai, Hildring Studio a presque réalisé un coup de maitre ! Proposant beaucoup de très bonnes idées, le jeu souffre de quelques bugs qui viennent un peu entacher la progression. Néanmoins, l’idée de proposer un classement en ligne force les plus compétitifs à se dépasser et la gestion du tromblon apporte une dynamique intéressante. Le jeu est en plus assez joli et propose un challenge parfois assez corsé… Alors franchement, pour une quinzaine d’euros, pourquoi se priver ?
LES PLUS
- L’univers du jeu
- La diversité des niveaux
- La gestion du tromblon pour les déplacements
- Le classement en ligne
- Les affrontements contre les boss
- Les zones secrètes à découvrir
LES MOINS
- Les plantages qui obligent à recommencer un niveau
- Durée de vie un chouille courte en ligne droite