En termes de roguelite deckbuilding, Monster Train First Class avait placé la barre très haut, provoquant l’enthousiasme de notre testeur qui comparait le jeu à l’illustre Slay the Spire. C’est quatre ans après sa sortie sur Nintendo Switch que les développeurs américains de Shiny Shoe nous proposent très sobrement Monster Train 2, disponible depuis le 21 mai 2025 sur l’eShop au prix de vingt-cinq euros. Est-ce que la suite, pleine de promesses lors de notre preview, arrive à nous convaincre ?
Un retour réussi
Monster Train 2 est une suite dans la parfaite continuité du premier opus. Le jeu est un roguelite deckbuilding au concept simple. Nous sommes dans un train à quatre étages. En haut de celui-ci se trouve un cœur qu’il faudra protéger face à des hordes de monstres qui nous attaquent. Si le cœur n’a plus de points de vie, la partie est terminée.
Si vous êtes néophytes de la licence, la prise en main sera un peu compliquée au début. Les premières parties seront des moments compliqués où vous découvrirez malgré vous toutes les mécaniques du jeu.
En revanche, les joueurs du premier opus ne seront pas dépaysés. Le principe est toujours le même. Nous avons des points d’énergie qui nous permettent de jouer des cartes. Nous pouvons placer des créatures qui viendront défendre chaque étage de notre train (sauf celui du cœur).
Comme nous sommes limités en termes d’espace, que chaque monstre est plus ou moins imposant et que les ennemis démarrent du premier étage pour atteindre le cœur au quatrième, il faudra placer nos unités avec parcimonie.
Allons-nous privilégier des unités très résistantes ou allons-nous étouffer l’adversaire avec un grand nombre d’unités aux effets très embêtants ? Et est-ce que nous préférons mettre toute notre force de frappe au premier étage ou allons-nous faire des compositions équilibrées ?
Nous pouvons aussi jouer des sorts aux effets variés : certains attaqueront les ennemis, d’autres soigneront nos créatures, alors que d’autres pourront même forcer l’adversaire à descendre d’un étage ! Bien pratique pour les situations mal embarquées…
Nous pouvons récupérer des artefacts pour avoir de puissants pouvoirs et, finalement, il est possible de mettre des salles à chaque étage et équiper nos créatures d’objets. Là encore, nos choix seront déterminants. La moindre petite erreur de placement peut nous coûter une partie pourtant bien embarquée.
Cinq nouveaux clans aux mécaniques variées
Les créatures, comme les autres cartes, sont rangées par clan. Il y a cinq clans dans le jeu qui possèdent leur propre mécanique. Par exemple, les Bannis reposent sur leur mouvement et leur vaillance. La vaillance est un bonus qui permet de gagner de l’attaque à toutes les unités mais aussi de l’armure si cette dernière se trouve en première ligne.
Les Armillaires, eux, reposent sur leur grand nombre et la décomposition. La décomposition est un malus à placer sur les monstres adverses, qui leur fait perdre de la vie à chaque nouveau tour.
Nous avons le droit, pendant chaque partie à deux clans : un principal, qui nous offre un héros à améliorer pendant notre run, et un deuxième qui nous servira très souvent d’appoint. À nous de choisir les combinaisons qui nous satisfont le plus.
Les combats se déroulent toujours de la même façon : nous avons une phase de déploiement, plusieurs vagues d’ennemis avant l’arrivée d’un boss (celui-ci peut arriver avant la dernière vague), et à la dernière vague, le combat se déroule niveau par niveau jusqu’à la mort soit du boss, soit de nos monstres.
Chaque partie de Monster Train 2 se déroule en deux temps. Encore une fois, les habitués seront en terrain connu. Dans un premier temps, nous allons choisir un chemin. Chaque chemin a des boutiques et des bonus divers à récupérer. Allons-nous plutôt vers le chemin qui nous permettra de redonner un peu de santé à notre cœur ? Ou allons-nous vers l’autre chemin avec la boutique pour améliorer nos créatures ? Tout est question de choix, ce qui nous donne l’impression, malgré l’aléatoire, de contrôler notre destin.
La deuxième phase est celle du combat, déjà susmentionnée. Une fois de plus, nos choix sont déterminants et nous amènent à de longues phases de réflexion et d’analyse. Il faudra dépenser nos points d’énergie astucieusement en analysant à la fois nos forces mais aussi celles adverses.
Un contenu conséquent qui vous promet des heures et des heures de jeu
Il y a encore beaucoup de choses à décrire dans Monster Train 2 mais nous préférons arrêter ici l’inventaire. Notez juste que chaque partie est plutôt longue et dure entre quarante-cinq minutes à une heure selon votre rythme.
Que vous soyez fans de la première heure ou des néophytes, Monster Train 2 est une référence pour les amateurs de roguelite deckbuilding. Le jeu propose une suite de qualité qui, au lieu de révolutionner la franchise, la perfectionne.
Nous avons un contenu de qualité avec un gameplay complet et bien réfléchi qui vous tiendra pendant de longues dizaines d’heures. Les combats sont stratégiques avec des clans bien pensés qui vous permettent de renouveler entièrement votre manière de jouer.
Chaque décision a son importance, et même si l’aléatoire a une part conséquente dans vos parties (comme dans tout roguelite), ce sont toujours nos choix qui impactent le déroulement de nos runs.
Les phases d’achat (hors combat) sont aussi intéressantes et ont une vraie part stratégique. Nous hésitons souvent longtemps avant de choisir notre chemin et les passages en boutique comme les évènements aléatoires peuvent être aussi satisfaisants que frustrants.
Le contenu est conséquent avec un système qui nous permet de débloquer de nouvelles cartes à chaque partie jouée en fonction du clan utilisé. Nous récupérons aussi un nouvel héros dès qu’on atteint le niveau 5 dans un clan, ce qui peut parfois changer radicalement notre façon de jouer. Nous débloquons aussi différents cœurs (ou brasiers) pour notre train qui auront des effets variés. Certains pourront par exemple soigner nos unités pendant le combat ! Nous débloquerons aussi les clans du premier opus, rendant les possibilités de synergie encore plus grandes.
Un vrai plaisir que ce soit en mode docké ou en portable
Globalement, rien que le mode normal et sa difficulté progressive (nous pouvons augmenter la difficulté à chaque victoire) vous donneront des dizaines d’heures de jeu. Si nous rajoutons les défis quotidiens et le portail dimensionnel (des défis ciblés) à ce contenu déjà dantesque, vous en avez, au bas mot, pour une centaine d’heures minimum.
Monster Train 2, en plus d’avoir un contenu conséquent et un gameplay complet, est addictif. Les parties sont certes longues mais une fois lancées, nous n’avons plus envie de nous arrêter. Quand les mécaniques de chaque clan sont assimilées, il y a un vrai plaisir à essayer toutes les combinaisons possibles pour voir celle qui nous correspond le plus.
À vrai dire, Monster Train 2 est un jeu presque sans défaut qui se hisse très facilement dans le panthéon des roguelites deckbuilding. Si vous aimez la stratégie, si vous cherchez un jeu où chaque décision compte, vous pouvez vous lancer les yeux fermés.
Après, bien sûr, il faut aimer la répétitivité inhérente au roguelite. Il faut accepter les inévitables premières défaites. Les joueurs du premier opus pourraient trouver que les développeurs n’ont pas pris un grand risque en développant ce deuxième opus. Mais force est de constater que le plaisir est là, manette en main.
Dans les petits défauts que nous avons constatés, nous avons remarqué (comme dans le premier opus) que certains clans et héros ne se combinent pas bien ensemble alors que d’autres associations sont au contraire très plaisantes. Ce défaut est une goutte d’eau dans un océan de qualité, et ce (léger) manque d’équilibre peut aussi être un parfait prétexte pour chercher des victoires encore plus inaccessibles.
Monster Train 2 se targue aussi de saynètes optionnelles… mais la plupart du temps inutiles. Si certaines prêtent à sourire, nous avons des dialogues souvent peu intéressants qui nous apportent narrativement (et humoristiquement) pas grand-chose. Fort heureusement, ces passages sont vraiment des « bonus » et nous pouvons parfaitement jouer sans.
Une bande-son hard-rock / métal qui détonne
Le portage sur Nintendo Switch est presque parfait. Même si nous avons connu un léger déboire isolé en mode portable (un affichage étrange lors d’un combat, soit un bug minime sur les dizaines d’heures réalisées pour ce test), nous avons un jeu parfait pour de longues sessions en mode docké comme en portable.
Les graphismes sont de très bonnes qualités, avec une patte graphique qui suit la continuité du premier opus. Les créatures sont étranges, particulières et créent un univers visuel « brut de décoffrage » dans le bon sens du terme.
La bande-son, elle, pourra diviser. Les musiques sont excellentes, rythmées, mais il faut apprécier les sonorités hard-rock / métal qui rugissent de nos enceintes. Les mélodies s’imposent parfois lors des phases de réflexion, ce qui peut surprendre mais n’est néanmoins pas un défaut.
En revanche le sound design, notamment le son à l’invocation de certaines créatures, peut parfois paraître étrange voire redondant (surtout quand nous jouons un deck avec X fois la même créature qui meurt en boucle !). Fort heureusement, il est possible de diminuer manuellement les effets sonores.
Nous vous joignons une vidéo enregistrée par nos soins avec quarante minutes de gameplay afin que vous puissiez vous faire directement votre propre avis.
Conclusion
Monster Train 2 est la suite parfaite. Le roguelite deckbuilding arrive à nous proposer un contenu conséquent, avec un gameplay toujours aussi addictif qui convaincra à la fois les fans de la première heure… mais aussi les néophytes ! Dans ce jeu, le moindre de nos choix a son importance, que ce soit au placement de nos unités ou lors des achats en boutique. Si vous aimez le roguelite deckbuilding, vous pouvez foncer les yeux fermés, ce Monster Train 2, malgré un marché surchargé, trouve facilement sa place dans le panthéon du genre.
LES PLUS
- Un gameplay complet, conséquent, et très agréable
- Une fois la partie lancée, impossible de s’arrêter
- Des nouveautés bienvenues
- Accessible aussi pour les néophytes
- Chaque choix a son importance
- Un contenu impressionnant
- Une bande-son hard-rock / métal qui détonne
LES MOINS
- Des saynètes amusantes mais dispensables
- Des clans qui ne s’harmonisent pas tous parfaitement
- Un sound design qui peut parfois être redondant