Bien qu’elles puissent parfois être quelque peu effrayantes, les marionnettes sont en général, plutôt de charmants petits pantins articulés avec plus ou moins d’adresse. Nombreux sont les spectacles dans les villes et les campagnes qui prônent les péripéties de Guignol, avec une allure toujours assez ridicule (si !). C’est donc dans un état d’esprit assez enfantin que nous avons découvert ce titre, avec l’envie d’entrer dans le monde des marionnettes, quitte à être déçus et à regretter celles de notre enfance…
Développé par Flatter Than Earth, et édité par Daedalic Entertainment, Once Upon a Puppet joue dès son démarrage sur l’idée du conte et de la magie. Nous découvrons Oracle, une dame du théâtre qui prend la parole pour nous raconter l’histoire qui se déroule sous les planches. Celle-ci s’adresse à nous en anglais, mais la traduction française est disponible via des sous-titres (écrits en pattes de mouche néanmoins). L’ambiance y est assez singulière, avec une musique et des bruitages qui donnent l’impression de prendre place dans un véritable cadre théâtral, nous avions même l’impression de sentir la poussière du plancher. Bonne entrée en matière.
Levée de rideau !
L’aventure débute dans la peau d’une main du nom de Nieve. Celle-ci est une tisserande royale, ou plutôt était, puisqu’elle est désormais reléguée dans les tréfonds du théâtre, sur le territoire de Basseplanches. Nieve est vêtue comme une bagnarde, d’un costume rayé noir et blanc, et est pourvue d’une chaîne qu’elle traîne telle une prisonnière. Il semblerait que le spectacle de marionnettes soit un peu moins folklorique ce soir…
La prise en main de Nieve est loin d’être parfaite. S’il est possible de la déplacer sans trop d’encombres, les mouvements sont lents et lourds. La fluidité doit être restée auprès de la cour royale… Nous déambulons avec cette main qui nous rappelle un peu La Chose de la famille Addams, l’illustre mobilité en moins. A tel point que nous parvenons à nous coincer derrière une épaisse armoire à peine quelques minutes après avoir lancé le jeu. Fichtre !
Après quelques déconvenues de jouabilité, nous finissons par tomber sur un pantin de bois, visiblement attaqué par des entités malveillantes. Grâce à quelques jeux de lumière, le pantin est désormais en sécurité et devient rapidement notre compagnon de voyage… voire même un peu plus puisque Nieve en prend le contrôle tel une marionnettiste en devenir. La jouabilité est alors améliorée et la mobilité nous semble plus agréable. Il est possible de courir, de sauter et très rapidement, de manipuler des objets. Seul ou ensemble, les deux amis (un peu chien et chat par moments) parviennent ainsi à se sortir de tortueuses situations.
La vie ne tient qu’à un fil
Once Upon a Puppet est un jeu Die and Retry pourvu d’énigmes, qui met en scène une main et son pantin articulé. Le titre se révèle être un jeu de plateformes avec quelques zones de réflexion dont la difficulté croît au gré de la progression du joueur.
Afin de nous faciliter la tâche, les développeurs ont eu la bonne idée de mettre en avant les objets qu’il est possible de déplacer : les manches et les interrupteurs sont colorés en bleu et les touches relatives à la manipulation (notamment les gâchettes) s’affichent à l’écran. Un bon point qui permet de gagner du temps et d’éviter les heures de frustration, sans savoir ce qu’il faut faire. Il n’en demeure pas moins quelques énigmes un peu plus complexes qu’un simple tonneau à déplacer pour atteindre les hauteurs !
Le tandem va gagner des compétences supplémentaires, ce qui offre de nouvelles techniques de jeu et permet de conserver un certain intérêt. Le saut va ainsi s’intensifier et l’attitude de notre duo de choc va peu à peu devenir plus offensive. Certaines phases de la partie sont aussi plus rythmées, citons notamment la course où il faut avancer à toute vitesse tout en évitant les obstacles. Par ailleurs, ces nouvelles aptitudes sont aussi nécessaires pour récolter tous les collectibles du jeu, avec notamment des éclats de vitraux parfois bien cachés ! Quelques costumes sont aussi à déverrouiller : nous avons apprécié ce petit changement de tenues qui a su apporter un vent nouveau au jeu.
De nombreux essais sont parfois nécessaires avant d’arriver à ses fins. Le titre est fort heureusement assez peu punitif et permet de recommencer peu avant l’échec. La sauvegarde y est automatique avec de multiples checkpoints.
Néanmoins, malgré ces quelques bons points, Once Upon a Puppet n’a pas su nous plonger dans son univers. Nous le regrettons !
Quand les fils s’emmêlent…
Once Upon a Puppet nous a rapidement déçus. Le titre se veut poétique, impossible de ne pas le ressentir… Pourtant, le charme n’a pas opéré chez nous, la faute notamment à une qualité graphique très discutable sur Switch. Quel dommage toute cette brillance, ce flou persistant… Les décors semblent travaillés mais il n’est guère possible d’en profiter pleinement.
La jouabilité, si elle est meilleure quelques minutes après le début du jeu, n’en reste pas moins imparfaite. Le pantin semble assez désordonné dans ses mouvements et plus particulièrement dans les sauts qui manquent de précision.
De nombreux personnages sont à découvrir au fil de l’aventure. Pourtant, nous ne sommes pas parvenus à leur accorder beaucoup de crédit tant ils ne semblaient faire que de la figuration pour la plupart. Les échanges sont parfois synonymes de textes assez construits, mais tout cela ne mène pas bien loin.
L’univers général de Once Upon a Puppet est cohérent dans sa réalisation générale. Cette odeur de planches poussiéreuses persiste et, dans le fond, nous souhaitons le meilleur à Nieve et à Drev, son acolyte en bois. Pourtant, l’envie de mettre un grand coup de pied dans le théâtre nous a habité plus d’une fois, avec la fâcheuse impression d’une progression stagnante. Les environnements changent et le joueur acquiert de nouvelles aptitudes (tir à l’arc, lampe torche pour éblouir certains ennemis…) mais elles ne disposent pas assez de charme pour véritablement changer la donne. En vérité, nous avions hâte d’en finir…
La durée de vie de Once Upon a Puppet est elle-même assez légère : comptez 6 heures en moyenne pour connaître la fin de l’histoire. Une fois terminée, le joueur est invité à se replonger dans les différents chapitres afin d’y retrouver tous les collectibles qui lui ont échappé.
Once Upon a Puppet est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 25 euros environ.
Le saviez-vous ?
S. Miyamoto est un grand amateur de marionnettes. Petit garçon, il va jusqu’à réaliser ses propres spectacles avec ses jouets favoris !
Conclusion
Soit nous aimons trop les marionnettes, soit au final, pas assez. Le charme de Once Upon a Puppet n'a pas su opérer sur nous. Le titre poétique n'est malheureusement pas en grande forme sur Nintendo Switch, avec des graphismes flous et une brillance assez prononcée. Malgré une prise en main assez facile, quelques anicroches sont à souligner dans la jouabilité générale. L'univers dispose d'un charme certain mais le manque d'impact véritable de ses protagonistes nous a laissé en retrait. Dommage ! Le concept était pourtant très accrocheur !
LES PLUS
- Un univers cohérent dans sa réalisation...
- Prise en main assez facile...
- Des graphismes poétiques....
- Des bruitages plutôt réussis...
- Quelques capacités à découvrir au fil de la progression, ainsi que de nouveaux costumes
- Traduction française disponible
LES MOINS
- … mais qui n'est pas parvenu à nous embarquer
- … mais une jouabilité imparfaite, avec des sauts qui manquent de précision
- … mais diantre que c'est flou et brillant tout ça !
- … mais peu de musiques
- Un tarif assez élevé pour une courte durée de vie