Bienvenue au jardin d’enfants de Banban où mystères et absurdité rythmeront chacun de nos pas. Un titre à 4€99 sur l’eShop qu’on ne présente plus pour les adeptes de cette saga développée et éditée courant février 2025 sur PC par Euphoric Brothers puis sur tous les autres supports le 15 mai avec cette fois-ci pour éditeur Feardemic.
Nous restons encore dans de l’aventure 3D à la première personne comme pour les précédents opus, mais toujours aussi lent, étrange et sans grande subtilité.
D’ailleurs, nous proposons le test du bundle 1 à 4 ici qui est la continuité de ce préquel ; mais aussi celui de Missing Banban qui reprend tout simplement l’univers de Banban dans un tout autre style de jeu.
« Les jardins d’enfants sont censés être joyeux… Alors pourquoi celui-ci semble avoir oublié ce qu’est un rire d’enfant ? »
Avant même d’appuyer sur “Jouer”, Garten of Banban 0 annonce la couleur : celle du vide. Non pas un vide scénaristique – bien qu’il soit volontairement cryptique – mais un vide sonore, architectural et surtout émotionnel. Le jeu vous jette dans un complexe souterrain déserté, supposé être une sorte de prototype de jardin d’enfants futuriste. Mais ici, pas de petits bonshommes rieurs ni de toboggans multicolores. Seulement des salles vides, du béton froid, et des mascottes figées dans des poses bien trop humaines pour être rassurantes.
C’est minimaliste, et c’est voulu…. Quoi que ce huis clos fade malgré toutes ces couleurs ne donne pas vraiment envie d’en parcourir davantage. On est bien loin du côté labyrinthique des autres opus, pourtant pas bien grand non plus !
“Le Mal ne fait pas de bruit… il chuchote !”
Ne vous attendez pas à une frénésie d’action. Banban 0 est un jeu contemplatif, presque cérébral, qui joue sur les nerfs plus que sur les réflexes. Vous incarnez un employé (ou cobaye ?) du complexe, chargé d’explorer ces lieux abandonnés, à la recherche de… quelque chose. De réponses, peut-être. De vérité, sûrement pas. Nous en ressortons même avec bien plus de questions que de réponses !
Pourtant les quelques collectibles dissimulés [posés ?] de-ci de-là restent complètement énigmatiques pour le joueur lambda, ainsi que pour les plus assidus de la saga ; nous en laisserons donc la “surprise” aux futurs joueurs mais le seul conseil que nous vous donnerons : ne commencez pas par ce préquel !
Le gameplay se limite à l’exploration et à quelques puzzles à la logique souvent absurde, mais cette fois-ci aucune utilisation du petit drone volant pour activer des boutons hors de portée comme dans les épisodes précédents. Et allez ! Pourquoi pas un petit cache-cache pour combler le vide scénaristique du titre ?!
Les puzzles de Banban 0 ne sont pas révolutionnaires, mais ils tirent leur étrangeté du contexte.
Chaque énigme est une tentative de vous faire douter de la logique même du lieu. Pourquoi ce système de sécurité ? Pourquoi ce calme ? La peur ne vient pas des jump scares (il n’y en a aucun à vrai dire), mais de l’accumulation de quelques détails qui ne font pas sens.
Visuellement, Garten of Banban 0 reprend l’esthétique déstabilisante de la série : couleurs vives, mascottes cartoonesques, mais plongées dans une ambiance stérile et industrielle. Ce contraste est la clé de l’identité de la série : l’horreur naît du détournement de l’innocence.
Ce huis clos, nous ne pouvons le décrire autrement, semble toujours sorti d’un rêve d’enfant… ou d’un cauchemar de développeur. Le level design est volontairement minimaliste, répétitif, et presque aliénant. Mais c’est voulu : on est censé se sentir perdu, désorienté, inutile.
Le design sonore, lui, fait le choix du silence malgré quelques musiques d’ambiance de fond qui se font vite oublier tant elles sont répétitives et finalement inutiles. Quelques grincements, des bruits de ventilation et parfois, on souhaiterait finalement être dans le néant auditif le plus total pour se retrouver projeté dans le titre.
Ce qui est par contre plutôt rigolo ici, c’est la présence de nouvelles formes de vie qui sont en fait des Blobs de givanium. Ils ont bien sûr chacun leur intonation de voix mais l’un d’entre eux parle espagnol, allez savoir pourquoi ! C’était un détail assez surprenant et drôle durant l’aventure.
Ce que Garten of Banban 0 réussit là où beaucoup échouent, c’est à créer un sentiment de malaise durable sans tomber dans le gore ou la surenchère. Tout repose sur l’attente, l’observation, et l’interprétation. Il ne se passe pas grand-chose, objectivement. Mais vous sentez que tout pourrait déraper à chaque instant.
C’est un jeu qui vous oblige à écouter vos propres angoisses. Et parfois, elles répondent…. Quoique !
La narration est à peine esquissée. Des notes griffonnées, des dessins d’enfants, des messages codés. Rien de clair. C’est aussi frustrant que fascinant et ça pique notre curiosité. On comprend que le jardin de Banban n’était pas qu’un simple établissement éducatif. Qu’il y avait des expériences. Qu’il y avait des enfants. Qu’ils ne sont plus là.
Mais vous ne saurez rien de certains. Et cette incertitude est peut-être la plus grande (et seule) réussite de ce préquel.
Conclusion
Garten of Banban 0 n’est pas un grand jeu. Il n’est ni fun, ni spectaculaire. C’est un jeu concept, un interlude étrange entre deux hurlements. Mais c’est précisément ce qui le rend si unique. Il ne cherche pas à faire peur mais à faire réfléchir au pourquoi nous n'avons pas peur… encore. Le titre préquel ne brillera pas plus que ses prédécesseurs : il ne vaut mieux pas commencer par celui-là et les défauts des autres opus que nous avons pu constater dans nos précédents tests sont toujours identiques ici. On prend exactement la même recette et on recommence : un manque de jumpscares et de courses poursuite, peu oppressant, des énigmes vraiment enfantines et rares, absence de contexte scénaristique… Bref, la liste pourrait être plus longue mais c’est déjà pas mal pour un titre aussi court. Mais à 5€, qui dit mieux ?
LES PLUS
- L’ambiance pesante
- Le gameplay simple
- L’univers étrange
- Sous-titrage multilingue dont le français
LES MOINS
- Ne pas démarrer la saga par ce préquel
- Très (trop) court – à peine 30-45 minutes
- Gameplay vide pour les amateurs d’action
- Histoire frustrante par manque de clarté
- Toujours mou mou mou








