Underland est un petit jeu de réflexion venu du studio indépendant brésilien, MiniCactus Games. Les jeux de réflexion ont ceci d’extraordinaire qu’ils peuvent s’appuyer sur n’importe quel concept. A partir du moment où son exploitation est astucieuse, le joueur y prendra plaisir. Que ce soient les associations de mots de Baba is You ou les labyrinthes de Captain Toad, leur point commun est de s’être évertué à pousser leur level-design dans ses retranchements pour obliger le joueur à se creuser les méninges. Et c’est malheureusement ce qu’il manque à Underland,
Comme un avion sans aile
Dans le titre de MiniCactus Games, nous incarnons une paire d’astronautes qui cherchent à retrouver la trace de l’humanité alors que celle-ci se cache au plus profond la croûte terrestre suite à la dégradation des conditions de vie à la surface. Ils vont donc devoir se frayer un chemin à travers 30 niveaux, pour atteindre à chaque fois un ascenseur, en utilisant les divers objets laissés là par les occupants précédents, avant de découvrir un petit twist de fin plutôt sympathique.
Les objets que nous aurons le droit d’utiliser sont de cinq sortes. Il y a les plateformes volantes, les canons, les scies circulaires, la TNT mobile et les tuyaux. Chacun possède son propre fonctionnement et sa propre spécificité. De ce point de vue, la création de MiniCactus Games semble tout à fait dans les standards des petits jeux d’énigmes, le nombre de mécaniques disponibles, sans être ridicule, devrait permettre de proposer un challenge intéressant.
Sauf que c’est tout le contraire qui se produit. Les niveaux sont d’une pauvreté en termes de design qu’ils se terminent tous en moins de quelques minutes sans demander beaucoup d’efforts de réflexion de la part du joueur. Ces quelques instants semblent, en plus, s’étirer à l’infini tant la vitesse de déplacement des différents objets est molle. Nous nous ennuyons ferme pour deux raisons, le challenge est inexistant et nous avons l’impression de perdre notre temps en attendant que nos objets, ainsi que nos astronautes, atteignent la position que nous souhaitons.
J’ai mal à mon level-design
Le pire c’est que même ainsi, nous sentons très vite que les niveaux qui nous sont proposés ne suivent aucune logique. Le vingt neuvième niveau, l’avant-dernier donc, est ainsi beaucoup plus facile que le dix-huitième sans aucune raison valable. Il n’y a, en effet, aucune nouvelle mécanique à appréhender. Certains niveaux, qui tentent de faire dans la surenchère avec des bascules, se voient complétement vidés de leur substance en permettant aux joueurs d’atteindre la sortie sans rien utiliser des items présents.
Trop souvent, nous avons la sensation que les développeurs ont mis en place un chemin sans revenir sur leur niveau et se poser la question de ce qui était effectivement possible avec les éléments à disposition. Il en résulte que, soit nous comprenons de suite les interactions nécessaires pour atteindre l’ascenseur, soit nous trouvons le moyen de passer complétement outre à ce que souhaitait le développeur.
Si le changement d’outils ou de personnages se fait en utilisant les touches L et R et rappelant ainsi les grandes heures du jeu vidéo qu’ont connu ceux jouant à des titres tel The Lost Vikings, la ressemblance s’arrête malheureusement là. Aucune interaction n’est demandée entre les personnages et/ou les objets. C’est toujours l’un après l’autre qu’il nous faudra mettre en place notre stratégie. Pire les astronautes ne servent jamais à rien dans cette histoire. Ils ne sont là que pour atteindre la sortie.
Le résultat en est un jeu que nous terminons en 45 minutes sans jamais n’avoir souffert ni jamais avoir pris de plaisir. La partie technique ne vient pas vraiment aider. Les graphismes, pourtant agréables dans leur style rétro, sont identiques tout au long des trente niveaux et deviennent vite redondants. La bande-son, plutôt atmosphérique, se laisse trop vite oublier à la faveur des bruitages agaçants des éléments que nous utilisons. Et le plus rageant dans tout ça, c’est qu’il nous faudra davantage de temps et d’efforts pour écrire ce test que pour en venir à bout.
Conclusion
Malgré un tarif de 8€ qui pourrait sembler raisonnable, Underland ne nous en donne pas pour notre argent. Pourvu d’une idée de départ intéressante et d’un nombre de mécaniques mises en place dans la norme, son level-design gâche tout en le rendant trop facile et peu attrayant. Nos déplacements sont bien trop lents, nous passons plus de temps à attendre que nos éléments se mettent en place plutôt qu’à réfléchir. Nous ne vous conseillons pas ce titre qui ne se montre jamais à la hauteur.
LES PLUS
- Nous venons vite à bout de ce titre
- Cinq mécaniques différentes, ça aurait dû offrir de bons moments
- La bande-son atmosphérique est agréable
- Le twist de fin amène le sourire
LES MOINS
- Le level-design est totalement insuffisant
- Chaque niveau se termine en maximum 2 minutes
- 8€ pour 45 minutes de jeu, ça picote
- Les graphismes ne se renouvellent jamais
- Les bruitages sont agaçants
- Aucune réflexion pour un jeu de réflexion, c’est dommage
- Mais que c’est lent !