Pour les fans de jeux de stylisme, la Nintendo Switch manquait cruellement de titres. Bien entendu, nous avions My Universe – Fashion Boutique qui reprenait le concept de la série La nouvelle maison du style sans jamais l’égaler. On peut également noter des petits jeux d’arcade sur la thématique de la mode : Fashion Princess ou encore Fashion Girls... Mais, pas de quoi vraiment satisfaire les fans du genre. C’est lors du Nintendo Direct diffusé en février dernier que Fashion Dreamer avait été annoncé pour l’Europe, redonnant un peu d’espoir aux fans.
C’est en effet, ce 3 novembre 2023, que le jeu débarque sur Nintendo Switch. Créé par le studio Syn Sophia, édité par Marvelous et distribué en Europe par Nintendo, nous avons été curieux de tester ce titre tant attendu… Est-ce que la belle esthétique du soft suffit à en faire un bon jeu ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.
Des muses mignonnes et personnalisables
Au lancement du jeu, nous sommes invités à créer notre muse, c’est-à-dire notre avatar. Après avoir sélectionné un personnage féminin ou masculin, nous arrivons sur l’écran de personnalisation de celui-ci.
Tout y est modifiable ou presque ! En effet, nous pouvons choisir le sexe, la taille de notre personnage, sa coupe de cheveux ainsi qu’une multitude d’options au niveau du visage : forme des yeux, des sourcils, de la bouche ou encore du visage en lui-même. Cependant, les muses auront toutes des carrures de mannequins… Adieu les rondeurs et les muscles : les personnages féminins comme masculins sont fins avec très peu de formes. C’est vraiment dommage pour un jeu qui sort dans une société qui prône l’acceptation de son physique tel qu’il soit. Passer ce petit coup de gueule au niveau des rondeurs et des muscles absents de nos muses, il faut avouer qu’elles sont particulièrement plaisantes à regarder et à habiller : filles comme garçons !
Une fois la personnalisation de notre muse terminée, le jeu nous invitera à définir rapidement nos goûts : style, couleur et motif préférés ainsi que là où les pièces que nous souhaitons le plus acquérir. Cette partie permettra aux joueurs en ligne de connaître nos goûts et donc de nous proposer des styles en accord avec ceci ou non.
Enfin notre personnage est prêt, nous pouvons entrer dans le monde en ligne de Ève !
Ève une plateforme d’influence de mode
Nous débarquons alors dans un univers nébuleux à la dominance de blanc et de néon pastel. Il s’agit d’un multivers nommé Ève qui va nous permettre de devenir un influenceur ou une influenceuse de mode.
Ce monde un peu étrange est le cocon de départ du jeu. Le monde virtuel dans lequel se déroule le jeu l’acceptation de son gameplay atypique du jeu qui consiste à aborder les gens dans la rue pour les habiller selon vos goûts. C’est l’excuse idéale ! Il nous sera possible par la suite de quitter ce cocon nébuleux en débloquant de nouvelles zones grâce à notre notoriété. La seconde zone sera plus réaliste et proposera une ville dans laquelle nous pourrons parcourir quelques rues ainsi qu’une portion du métro. Nous vous laissons le plaisir de découvrir les autres zones par vous-même.
Même si les décors changent, le principe des zones restera toujours le même, c’est-à-dire un univers composé de couloirs labyrinthiques au détour desquels nous rencontrerons quelques muses avec lesquelles nous pourrons interagir.
Pour chacune de ces muses, nous pourrons ajouter à notre inventaire les vêtements qu’elle porte afin de commencer à nous constituer une collection de fringues que nous pourrons par la suite utiliser pour créer notre propre style ou relooker d’autres muses.
Le jeu parle de lookit plutôt que de relookage. Nous aurons ainsi la possibilité de créer des lookit pour chacune des muses que nous croiserons dans les zones. Chaque lookit sera noté par la muse en question sur une échelle de 3 cœurs. En fonction de notre respect de ses consignes, consignes plutôt sommaires, nous obtiendrons de 1 à 3 cœurs, des clés et divers tickets ainsi que des « j’aime », des « e-points » sur le réseau social du jeu. Chacun de ces points/objets aura un intérêt propre :
Les cœurs augmenteront le niveau de la muse, qui proposera des vêtements plus recherchés au fil de son gain de niveaux
- Les « j’aime » obtenus nous feront de gagner en influence sur le réseau social du jeu et ainsi accéder à plus de contenu (nouvelles pièces de vêtements, nouvelles zones, et cetera),
- Les « e-points » nous permettront de créer des vêtements selon nos goûts,
- Les clés nous seront utiles pour débloquer diverses pièces de vêtements afin que nous puissions les customisés pour créer notre propre collection,
- Enfin, les tickets nous permettront de participer à des minis-jeux : gachas et bingos.
Le but principal du jeu sera donc d’errer dans le multivers pour relooker les muses qui s’y trouvent. Seul bémol, le multivers est assez vide et nous recroiserons régulièrement les mêmes personnages…
À force de relooking, les muses monteront de niveau nous proposant des vêtements différents à ajouter à notre inventaire. Cette partie relooking des passants est sympa et est l’essence même d’un jeu du genre, mais elle reste extrêmement répétitive : on retrouve toujours les mêmes muses et au départ, nous n’avons que peu de choix dans les vêtements. De plus, on se perd facilement dans la zone de départ et on se retrouve à tourner en rond dans le multivers dont la musique n’est pas forcément des plus agréables (question de goût).
Nous avons également remarqué qu’il y a bien plus de personnages féminins que de personnages masculins à relooker. De plus, les vêtements sont genrés (et c’est mal indiqué) : impossible de mettre les mêmes vestes ou hoodies à des hommes ou des femmes. C’est un peu dommage, surtout si nous choisissons de jouer avec un personnage masculin !
Du relooking, mais pas que !
Vous l’aurez compris, Fashion Dreamer propose un gameplay très répétitif dont on se lasse vite. Cependant, le jeu est assez complet en termes de contenu puisqu’il propose environ 1400 pièces de vêtements différents ainsi que plusieurs palettes de couleurs à débloquer au fur et à mesure de notre progression en jeu. Palettes qui nous serviront à créer les vêtements de notre propre marque.
La création de notre marque se fait par l’intermédiaire d’un menu nous proposant un bon nombre d’options pour créer un logo à notre goût. Une fois le logo créé, nous devons obtenir des pièces de vêtement (l’équivalent du patron de couture) pour créer nos propres modèles. Cependant, la création est limitée à une modification de couleur des modèles existants : pas de possibilité de dégradé, d’appliquer un motif sur la totalité ou une partie du vêtement… C’est super frustrant car ça bloque vraiment la créativité. De plus, il nous faudra des e-points pour réaliser le moindre modèle, ce qui s’avère encore plus frustrant… Sans parler des vêtements qui sont genrés sans que cela soit mis en évidence sur l’interface… Cela devient rageant de personnaliser une pièce ou d’en acheter une pour un homme alors que l’on souhaite créer un ensemble féminin et vice versa…
Pour changer des relookages de muses lambda, nous aurons la possibilité de prendre des photos dans la rue avec les personnages que nous avons relookés par exemple ou dans un œuf à photo. Pour chacune des photos, nous pourrons choisir différents effets, ainsi que des stickers et la pose de notre muse. L’œuf à photo ajoutera la possibilité de mettre un décor personnalisable en fond de notre photo. Chaque photo prise viendra automatiquement se publier sur notre profil de réseau social avec les photos de nos relookages afin de nous faire gagner en popularité. Chacune de ses photos est également automatiquement enregistrée dans les screenshots de notre console. Option plutôt cool !
Afin de nous distraire, nous pourrons jouer avec une machine gacha pour récupérer de nouvelles pièces de vêtement à customiser ou au bingo pour gagner des points à dépenser soit en customisation soit en achat de mobilier.
Afin de remplacer la boutique que nous avions dans les jeux de stylisme habituel, nous pourrons décorer un showroom avec un large choix de mobilier pour y exposer nos créations librement. Nous pourrons également acheter du mobilier pour personnaliser encore plus notre showroom.
Après avoir créé le logo de notre marque et conçu plusieurs vêtements, nous pourrons donc les exposer dans notre showroom et l’ouvrir. Vous allez nous demander à quoi sert d’ouvrir un showroom dans un jeu solo ? Et bien, c’est là que le jeu gagne un peu en intérêt, il dispose d’un mode « en ligne » qui nous permet d’accéder aux muses, aux créations et aux showrooms de vrais joueurs.
Un mode en ligne aussi vide que le mode solo
Fashion Dreamer dispose d’un mode en ligne qui vous permet de découvrir aléatoirement d’autres créateurs sur le jeu.
Malheureusement, ce mode en ligne n’est qu’une prolongation du mode solo et il n’apportera pas grand-chose de nouveau. Les muses aléatoires sur lesquelles nous pouvons récupérer des vêtements pour enrichir notre catalogue ou leur proposer un nouveau lookit seront partiellement remplacé par les muses de joueurs et proposerons exactement les mêmes actions. La seule différence est que nous pourrons nous abonner à ce créateur ou encore lui laisser un « j’aime » ou un « merci » pour son style.
L’autre avantage est que le mode en ligne nous permettra d’accélérer les quêtes du jeu solo en nous donnant accès à beaucoup plus de vêtements différents et en gagnant des « j’aime » plus significatifs auprès des autres joueurs. Le bémol, c’est que notre inventaire de vêtement est devenu énorme et que les options de tri sont limitées rendant chaque relooking plus long à cause de la recherche d’une tenue assortie : pas de filtre par couleur ou par genre par exemple.
Conclusion
Nous avons pris du plaisir à jouer à Fashion Dreamer à l’occasion de courtes sessions de jeu en relookant tous les personnages qui se trouvaient sur notre chemin. Le jeu et les muses sont beaux et rendent le relooking agréable et très accessible. Cependant, au bout de 10-15 minutes de jeu à tourner en rond dans la zone de départ à la recherche de notre showroom ou du salon pour réaliser une photo, nous nous sommes vite lassés. Le mode en ligne a quelque peu ravivé notre intérêt pour le titre durant quelques minutes nous offrant sur un plateau de quoi remplir notre inventaire de nouvelles tenues. Mais, là encore, une fois une bonne centaine de vêtements différents dans notre inventaire, la création de lookit est devenue longue et fastidieuse à force de chercher le bon ensemble au milieu du bazar qu’est devenu notre inventaire. De plus, que ce soit en mode solo ou en ligne, la progression est trop lente pour nous donner envie d’avancer. En bref, il y a du contenu, il y a de bonnes idées, mais c’est bien trop répétitif sur la création de lookit et la fabrication de vêtement pour notre marque est frustrante qu’en au nombre de points nécessaires pour chaque pièce et au peu d’options de personnalisation disponibles. Nous repartons de ce test déçu, en pensant qu’il ne manquait pas grand-chose au jeu pour offrir une expérience plus plaisante et moins frustrante aux joueurs.
LES PLUS
- Les muses sont jolies et personnalisables
- 1400 vêtements différents
- Un grand nombre de meubles disponibles pour décorer notre showroom
- Une idée de base originale : devenir le meilleur influenceur
- Un mode en ligne pour partager avec la communauté ses créations
- La possibilité de personnaliser ses vêtements en créant sa marque
- Le mode photo qui est assez cool
LES MOINS
- Le gameplay est répétitif et on tourne vite en rond à la recherche d’un objectif
- Le gameplay est frustrant au niveau de la customisation limitée des vêtements : simple changement de couleur
- La première carte est un calvaire pour se repérer et on se perd sans arrêt
- On s’ennuie au bout de 15 minutes même avec le mode en ligne
- La musique est comme le reste, trop répétitive
- Physique stéréotypé des muses
Je suis dessus actuellement, et c’est mon premier jeu du genre.
Passé le début qui met dans l’ambiance, et progresse vite, la première chose qui me frappe est le manque de personnalisation de nos « courbes physiques » (je joue une femme pour l’instant, je ferai un homme plus tard), notamment dans une époque où l’on peut sortir, avec plaisir, des diktat du mannequinat.
Cela appauvrit inévitablement l’aspect personnalisé du personnage, pourtant au centre de ce genre d’expérience.
De même quant aux autres aspects, notamment les coiffure bien trop classiques.
Où sont les coupes asymétriques, cheveux rasés d’un côté, etc…???
On trouve plus varié dans des éditeurs de Monster Hunter, ou autres jeux pour lesquels cet aspect n’est presque qu’un prétexte (j’exagère).
Naviguer dans les menus est parfois un peu complexe (récemment, j’ai eu du mal à trouver où changer ma marque, par exemple).
Je pense qu’il y a forcément une question d’habitude dans la navigation.
La zone sur laquelle se déplacer est un peu perturbante, car il y a une tonne de raccourcis qui donnent l’impression de tourner en rond, sans savoir de quel côté il vaut mieux partir.
J’aurais aimé un monde plus vaste, réellement se déplacer, participer à des activités variées pour gagner en popularité, etc…
Je n’en suis pas loin, mais j’ai déjà atteint la phase où cela semble répétitif, quand bien même j’adore personnaliser.
Oui tu as pas commencé avec le meilleur jeu du genre 🙁
Je vais malgré tout poursuivre, en attendant Super Mario RPG (un jeu dont j’avais besoin dans ma vie, tout comme je suis heureux d’avoir fini juste avant Baten Kaitos Origins).
Je continuerai ce jeu de mode par plus petites sessions, un peu comme un Animal Crossing, car je pense que la façon de consommer permet une appréciation optimale (même un 1-2 Switch peut avoir des choses drôles ou sympa, avec le bon contexte, et la façon dont on appréhende l’expérience !)
Le jeu a des arguments tout-à-fait valables en terme d’amusement, et cela ne me refroidira pas pour en essayer d’autres !