Dans la grande tradition des jeux d’action déjantés, Shotgun Cop Man arrive sur Nintendo Switch en pétaradant joyeusement, armé jusqu’aux dents et bien décidé à faire parler la poudre. Développé par DeadToast Entertainment (les créateurs de My Friend Pedro) et édité par Devolver Digital, ce titre aussi absurde que nerveux nous plonge dans une aventure infernale… littéralement. Mélange improbable entre un platformer de précision, un run & gun, et un jeu de speedrun, Shotgun Cop Man est aussi furieux qu’il est étonnamment technique. Et malgré son esthétique minimaliste, il propose une expérience aussi rafraîchissante que grisante.
Une chasse au diable sous haute pression
Le pitch ? Vous incarnez Shotgun Cop Man, un flic carré de pixels à la tête chauve et à la moue expressive, envoyé en enfer pour arrêter le Diable en personne. Et croyez-le ou non, Satan n’est pas très coopératif. À chaque début de monde, le seigneur des Enfers vous balance un « F*** you, Shotgun Cop Man ! » et disparaît, vous laissant affronter les 17 niveaux infernaux de chaque monde. L’histoire n’est qu’un prétexte, certes, mais elle assume pleinement son ton irrévérencieux et absurde, ponctuée de dialogues volontairement idiots et de cutscenes hilarantes… mais vite répétitives.
La grande idée de Shotgun Cop Man, c’est de faire de vos armes des outils de déplacement. Ici, pas de bouton de saut : vous progressez en vous propulsant avec les armes. Le fusil à pompe permet de faire de longs bonds dans la direction opposée au tir, tandis que le pistolet (ou tout autre arme secondaire ramassée) sert à flotter dans les airs, ajuster une trajectoire, ou repousser de petits ennemis. Cette mécanique ingénieuse donne une profondeur inattendue à un jeu qui semble simple de prime abord.
Le titre repose donc sur une physique maîtrisée et une gestion fine des munitions : une fois en l’air, vous n’en regagnez pas tant que vous n’avez pas reposé les pieds au sol. Il faudra donc apprendre à doser chaque tir, chaque propulsion, pour progresser avec style et efficacité dans des niveaux souvent truffés de pièges, d’ennemis, et de mécanismes retors.
Une montée en puissance bien calibrée
Le jeu propose plus de 150 niveaux répartis en neuf mondes, avec un boss à la fin de chacun. À chaque étape, de nouveaux éléments de gameplay sont introduits : plateformes mobiles, lasers, pièges, puzzles à base de boîtes ou de surfaces réactives, ennemis spéciaux… Les niveaux sont courts (souvent entre 30 secondes et 2 minutes), ce qui pousse à l’expérimentation et favorise la rejouabilité. Le tout est pensé comme un gigantesque bac à sable pour speedrunners.
On note également un arsenal varié : flamethrower, SMG, mitrailleuses, snipers à ricochet, double shotguns… Chaque arme secondaire a ses avantages, sa cadence, sa portée, et influence votre mobilité. Certaines sont d’ailleurs nécessaires pour résoudre les énigmes ou accéder à des zones cachées.
Maniabilité et accessibilité
Le gameplay est nerveux, précis et punitif… mais juste. Si l’on meurt, c’est parce qu’on a mal anticipé un tir ou épuisé ses munitions dans les airs. Les contrôles sont exigeants, notamment sur Switch : le jeu fonctionne comme un twin-stick shooter, avec le stick gauche pour le déplacement et le droit pour la visée, ce qui peut sembler contre-nature dans un platformer. Heureusement, l’accessibilité a été bien pensée : il est possible d’automatiser certains ramassages d’armes et d’ajuster quelques paramètres de confort.
Le plus gros défaut reste l’absence de redémarrage rapide. Mourir implique de presser plusieurs boutons pour reprendre, ce qui casse un peu le rythme dans un jeu centré sur l’optimisation des runs et le perfectionnement de chaque parcours.
Ambiance sonore et esthétique infernale
Visuellement, le jeu adopte une DA épurée en noir, rouge et gris, qui évoque les jeux Flash de la grande époque (Fancy Pants, Electricman, etc.). L’ambiance rappelle un peu Super Meat Boy ou Downwell, avec ses environnements sombres, ses décors minimalistes et sa lisibilité impeccable. Certes, on aurait aimé davantage de variété visuelle, mais cela ne nuit pas à la lisibilité ni à l’efficacité du level design.
Côté son, la bande-son électro / satanique soutient bien l’action sans être mémorable. Les bruitages sont simples mais efficaces, et la voix synthétique de Shotgun Cop Man qui dit « I DIE » en zoomant sur sa tête après un échec ajoute une touche délicieusement absurde.
La campagne principale peut se terminer en environ 4 à 5 heures, mais le jeu vise clairement les joueurs en quête de maîtrise. Chaque niveau est noté selon quatre critères : tuer tous les ennemis, finir dans un temps limite, ne pas se faire toucher, ou réussir tout ça en une seule run. Les amateurs de perfection pourront y passer des dizaines d’heures.
De plus, la version PC propose un éditeur de niveaux complet, intégré au Steam Workshop. Il permet de créer, partager, et télécharger des créations communautaires. Bien que cette fonction ne soit pas incluse sur Switch, espérons qu’elle fasse son chemin via une mise à jour.
Conclusion
Shotgun Cop Man est une véritable pépite pour les amateurs de platformers exigeants, absurdes, et frénétiques. Derrière son humour potache et son esthétique minimaliste se cache un jeu au gameplay extrêmement soigné, qui récompense la maîtrise et la précision. Il manque quelques options de confort pour le rendre totalement irrésistible, mais il n’en reste pas moins une excellente surprise sur l’eShop.
LES PLUS
- Gameplay unique basé sur le recul des armes
- Excellent level design et montée en puissance
- Nombreux défis pour les speedrunners
- Humour absurde qui fonctionne
- Contenu généreux et varié
LES MOINS
- Pas de redémarrage rapide des niveaux
- Répétitivité des environnements
- Esthétique qui peut déranger
Super merci pour le test c’est top de l’avoir aussi rapidement, j’ai fais la démo du jeu et c’est vrai que c’est diablement prenant et efficace, je risque de l’acheter.
Merci pour votre agréable commentaire