Dans la lignée du phénomène Vampire Survivors, Spirit Hunters: Infinite Horde s’inscrit dans la catégorie des jeux d’action rogue-lite, où le joueur affronte des vagues incessantes d’ennemis. Premier jeu développé par Creature Cauldron, il est édité par subSilico, et disponible sur Nintendo Switch depuis juillet 2023. Proposant une direction artistique cartoon-comics colorée et un système de progression profond, Spirit Hunters parvient-il à se démarquer de son illustre prédécesseur ?
Esprit es-tu là ?
Spirit Hunters: Infinite Horde ne mise pas sur sa narration, puisqu’elle est, pour ainsi dire, absente. Le joueur incarne un chasseur d’esprits chargé d’éliminer des hordes de monstres pour collecter leurs âmes et gagner en puissance. L’histoire est principalement véhiculée à travers le Bestiaire, qui compte plus de 200 monstres différents (dont plus d’une cinquantaine de mini-boss et plus d’une vingtaine de boss), et surtout le Grand Livre, qui offre des informations sur les ennemis, vos statistiques et les défis à relever. Cette approche minimaliste permet de se concentrer sur l’action et la progression du personnage.
Le gameplay du titre repose sur des mécaniques simples mais efficaces. En bon Vampire-like, le personnage attaque automatiquement, laissant au joueur le soin de se déplacer et de choisir les améliorations à chaque montée de niveau. Cette simplicité d’approche rend le jeu accessible tout en offrant des possibilités stratégiques grâce aux nombreuses combinaisons d’armes et de compétences disponibles.
Le jeu propose en tout huit héros uniques, chacun doté de compétences passives et d’une capacité spéciale. Par exemple, Magnus, le Mage Noir, récupère des points de vie à chaque amélioration de son arme, tandis que Vivian, la Sorcière, a une chance accrue de gagner de l’expérience avec ses sorts. Ces différences incitent à adapter sa stratégie en fonction du personnage choisi.
Il y a 14 capacités, dont la plupart sont à débloquer, chacune disposant de deux modificateurs. Les possibilités de builds sont donc plus vastes qu’il n’y paraît au premier abord. Les armes varient des boules de feu aux cercles de glace, en passant par des zones toxiques, des tornades ou des flèches et des shurikens. Du classique pour le genre. Cependant, on regrette l’absence de véritables synergies poussées entre les armes, ce qui limite la diversité des combinaisons possibles.
Votre personnage gagne de l’expérience au fur et à mesure qu’il tue des monstres, en ramassant de petites flammes bleutées symbolisant les âmes des adversaires. Chaque passage de niveau vous permettra d’améliorer vos armes ou d’en sélectionner une nouvelle. Les armes peuvent être améliorées jusqu’à 25 fois chacune, et vous devrez répartir vos améliorations consciencieusement selon vos préférences. Par exemple, vous pouvez augmenter le nombre de coups qui frappent vos ennemis, les points de dégâts ou encore la vitesse de déclenchement de l’arme. Autant d’améliorations utiles qu’il vous faudra bien répartir pour une efficacité optimale.
En plus des armes, lors de votre exploration de la carte, vous trouverez parfois des caisses à détruire, des gisements et des coffres contenant notamment de l’argent. Cet argent peut être dépensé dans des tentes disposées aléatoirement sur les cartes, où vous pourrez acheter quelques points de vie supplémentaires, de l’expérience, de la monnaie (runes et cristaux) pour la Toile Divine — on y reviendra — ou même des familiers.
Les familiers, justement, peuvent aussi être trouvés dans des cages sur la carte. Les sauver équivaut à une amélioration passive pour votre personnage durant la partie. Chacune de ces petites créatures propose un effet bénéfique, comme miner un gisement plus rapidement, attirer les objets au sol plus facilement, ou augmenter vos dégâts de base. Et ils sont aussi améliorables, au même titre que les armes en votre possession !
Le sel du jeu réside dans son système de progression, qui passe par la Toile Divine, un arbre de compétences gigantesque comptant des centaines de nœuds à débloquer. Les joueurs collectent des cristaux et des runes pour améliorer leurs personnages, débloquer de nouvelles capacités et accéder à des zones supplémentaires via cet énorme sphérier/arbre des talents. Et même une fois l’intégralité de l’arbre débloquée, vous aurez toujours le Grand Livre pour relever les défis uniques qui y sont proposés, ajoutant ainsi de la rejouabilité au titre.
Le jeu vous propose d’arpenter neuf cartes, chacune avec trois niveaux de difficulté. Il y a donc de quoi faire si vous vous laissez prendre par le jeu. En difficulté standard, les parties sont conçues pour durer 15 minutes, durant lesquelles vous affronterez ponctuellement des mini-boss et, si vous survivez jusqu’à la fin, le boss de la carte. Pour les plus acharnés, un mode Hardcore optionnel est également proposé, avec mort permanente en cas d’échec : un joli cadeau pour les joueurs qui ne craignent ni la souffrance ni la frustration, et qui sont en quête d’un challenge ultime.
Jusqu’ ici c’est bien, on s’arrête là ?
Spirit Hunters opte pour une direction artistique en 2D colorée au design un peu comics, délaissant le pixel art de Vampire Survivors au profit de visuels plus modernes, mais qui manquent un peu de personnalité. Les environnements sont variés, et les modèles de personnages bien détaillés. Les animations des armes sont fluides, même lors des phases d’action intenses, mais les personnages manquent un peu de dynamisme.
C’est souvent le risque dans ce type de jeu. Mais ce n’est pas le plus gênant : ce qui est vraiment désagréable, c’est cette lenteur manette en main. Sur ce genre de titre, on s’attend à de la vivacité et du dynamisme, justement pour compenser le manque d’animation des personnages et adversaires, qui sont des images 2D quasi statiques. Mais ici, ce n’est pas le cas : le jeu est un peu (trop ?) lent, et l’on finit par manquer d’entrain à relancer une partie.
Côté bande-son, Spirit Hunters: Infinite Horde ne vous offrira rien de mémorable. Pour tout dire, nous n’avons pas trouvé une seule musique réellement agréable, ni même passable. L’ambiance sonore ne colle jamais vraiment à ce qui est affiché à l’écran. Les compositions sont en décalage avec les graphismes, et — navré de le dire — elles sonnent cheap et manquent cruellement d’inspiration.
Spirit Hunters: Infinite Horde est disponible depuis le 19 juillet 2023 sur l’eShop au prix de 9,99 euros, en français.
Conclusion
Spirit Hunters: Infinite Horde, est le premier jeu du studio Creature Cauldron, il offre une expérience de jeu accessible et un contenu assez riche. Le point fort du titre réside dans la Toile Divine, incontestablement l’attrait principal en matière de rejouabilité et de développement de vos personnages et compétences. La direction artistique colorée était une bonne idée, mais manque de personnalité. On note une absence de synergies marquante entre les armes et une certaine lenteur en jeu, qui peuvent limiter l'engagement sur le long terme. Si vous avez déjà terminé Vampire Survivors ou Army of Ruin, Spirit Hunters: Infinite Horde constituera une alternative correcte, pas mal pour un premier jeu !
LES PLUS
- Héros aux compétences variées
- Système de progression profond avec la Toile Divine
- Un contenu riche
- Accessibilité du gameplay
LES MOINS
- Absence de synergies entre les armes
- Répétitivité possible sur le long terme
- Style graphique qui manque de personnalité
- C’est lent, très lent
- Les musiques sont vraiment mauvaises