Invités par Square Enix à un événement presse en mai, nous avons pu approcher de plus près Dragon Quest I & II HD-2D Remake, la suite directe du remarqué Dragon Quest III HD-2D, lancé à la fin de l’année dernière. Autant le dire d’emblée : le style visuel si particulier signé Team Asano fait toujours mouche, mais au-delà de la forme, c’est toute l’expérience de jeu qui s’enrichit.
Alors que Dragon Quest III HD-2D a dépassé le million de copies physiques sur Switch au Japon, et les deux millions dans le monde toutes plateformes confondues en trois semaines, la compilation regroupant les deux premiers volets de la saga s’annonce comme un des événements les plus attendus de l’année — au Japon comme en Occident. Et pour cause : nous n’avons toujours pas de date de sortie, mais ce que nous avons vu donne déjà envie de replonger dans les fondations d’un mythe.
Des fondations mythiques : retour sur les jeux originaux
Avant de parler remake, un petit rappel historique s’impose. Dragon Quest, sorti en 1986 au Japon (1989 en Amérique du Nord sous le nom Dragon Warrior), est le père fondateur du J-RPG. Développé par Chunsoft et édité par Enix, le jeu posait les bases du RPG console tel qu’on le connaît aujourd’hui : combats au tour par tour, héros silencieux, exploration d’un monde semi-ouvert, montée en niveau et collecte d’objets clés.
Le joueur incarne un descendant du héros Roto, chargé de restaurer la paix à Alefgard après que le terrible Dragonlord a volé la Boule de Lumière, source d’harmonie. En plus de devoir récupérer cette relique, le héros part à la recherche de la princesse Laura, enlevée par un dragon serviteur du grand méchant. Il lui faudra réunir les armes légendaires de son ancêtre, prouver sa lignée, et bâtir un pont menant au château ennemi pour une confrontation finale.
Dragon Quest II, lancé en 1987 au Japon, poursuit cette chronologie. Cent ans après les événements du premier épisode, on suit les trois descendants du héros original dans leur lutte contre le sorcier Hargon. Après l’attaque du château de Moonbrooke, le prince de Midenhall part en quête, rapidement rejoint par ses cousins de Cannock et Moonbrooke. Ensemble, ils tenteront d’arrêter Hargon avant que celui-ci ne convoque un mal encore plus ancien. Cette suite est surtout connue pour avoir introduit un groupe de héros jouables, et un monde plus vaste et ouvert.
Une refonte HD-2D dans la continuité
Comme Dragon Quest III HD-2D, cette compilation reprend le style HD-2D développé par la Team Asano (déjà derrière Octopath Traveler, Live A Live ou Triangle Strategy). Mélangeant sprites en pixel art, environnements en 3D, jeux de lumière modernes et effets visuels soignés, l’ensemble crée un effet tableau à la fois nostalgique et contemporain. Le charme opère immédiatement.
Chaque village, forêt, château ou donjon évoque une maquette vivante, animée par des effets d’éclairage subtils. Les personnages, toujours en 2D, gagnent en expressivité grâce à des animations contextuelles plus riches. Le résultat est plus lisible, plus vivant, mais toujours fidèle à l’esthétique de base.
Des améliorations de confort indispensables
Square Enix ne s’est pas contenté d’un simple lifting graphique. Comme pour l’épisode précédent, ce remake intègre toutes les améliorations de qualité de vie vues dans Dragon Quest III HD-2D. Parmi celles-ci :
- Sauvegarde rapide et auto-save
- Mini-carte dynamique avec objectifs visibles
- Bestiaire intégré
- Interface retravaillée pour plus de clarté
- Gestion des objets optimisée
- Navigation rapide entre villes et points clés via la carte du monde
- Vitesse des combats : garder une vitesse lente ou passer en accéléré (3 vitesses différentes possibles)
Mais ce que nous avons pu découvrir durant l’événement presse, c’est une nouveauté de gameplay inédite : le menu de combat indique désormais les faiblesses des ennemis face à vos compétences ou armes, une première dans la série. Une information bienvenue, notamment pour les nouveaux venus qui découvriraient le jeu sans guide, mais aussi pour fluidifier les combats et encourager l’expérimentation.
Des scènes ajoutées pour étoffer l’histoire
Si la structure globale reste fidèle aux originaux, des scènes inédites font leur apparition. Ces petites vignettes scénarisées s’insèrent naturellement dans la progression et viennent adoucir la narration parfois abrupte des jeux de 1986 et 1987. On y découvre par exemple des moments de repos entre les héros, des flashbacks, ou encore des dialogues plus étoffés avec des personnages secondaires.
Ces ajouts, discrets mais bienvenus, humanisent la quête, densifient l’univers et facilitent l’immersion. On sent que Square Enix cherche ici à rendre l’expérience plus narrative, plus accessible, sans trahir l’esprit des œuvres d’origine.
Un équilibre à trouver entre héritage et modernité
Lors de notre session de jeu, nous avons pu sentir que l’équipe de Stormteller Games a été très attentive au respect du matériau de base, tout en se permettant des ajustements bienvenus. Si les combats restent en tour par tour, leur rythme est désormais plus soutenu. Le level design, bien que fidèle, profite d’un éclairage repensé et d’un agencement qui évite l’ennui des allers-retours à l’ancienne.
La difficulté semble également plus équilibrée, notamment dans le premier épisode, souvent critiqué à l’époque pour son grinding excessif. On sent que les ajustements de rythme, de récompenses et de gestion d’inventaire cherchent à rendre l’expérience fluide, mais sans sacrifier le challenge.
Et la date de sortie ?
Pour l’instant, aucune date de sortie n’a été communiquée. On sait que le jeu est prévu sur Nintendo Switch et probablement sur les autres plateformes qui ont accueilli Dragon Quest III HD-2D, à savoir PlayStation 5 et PC. Tout laisse penser à une sortie pour la fin d’année 2025, mais Square Enix reste silencieux pour le moment.
Premières impressions
Dragon Quest I & II HD-2D Remake semble être un hommage vibrant et sincère à deux jeux fondateurs du RPG japonais. Le lifting visuel est magnifique, les ajustements de gameplay pertinents, et l’intention globale montre un respect profond pour les œuvres originales.
Reste à voir si la structure typique et parfois répétitive du tout premier Dragon Quest parviendra à séduire un nouveau public en 2025. Mais pour les fans de la première heure comme pour les curieux, le pari semble bien engagé. Square Enix est peut-être en train de réussir la meilleure version possible de ses trois premiers classiques.