2019 a été une belle année pour les tactical avec en février le très rétro Wargroove, descendant spirituel d’Advance Wars, et le retour en juillet de la série phare de Nintendo Fire Emblem, dans un épisode Three Houses des plus généreux. Mais entre les deux, un projet né d’un Kickstarter et développé par 6 Eyes Studio est arrivé fin avril, Fell Seal: Arbiter’s Mark. Dans l’ombre des 2 titres mis en avant par Nintendo, il était difficile d’exister et on peut se demander si ce manque de visibilité ne lui a pas nui et s’il n’aurait pas mérité un peu plus de lumière.
Un monde qui abrite des arbitres
L’introduction composée d’une suite d’images animées nous narre qu’il y a 700 ans, le monde fut sauvé de la menace d’une créature appelée La Gueule par 7 héros suite à quoi ils acquirent l’immortalité, si bien qu’on les nomma logiquement les Immortels. Trop peu nombreux pour faire respecter leurs idéaux, ils formèrent les arbitres pour les assister dans cette tâche en parcourant le monde. Malheureusement, le cœur des hommes est aisément corruptible, et certains cédèrent à la tentation au fil des ans. L’aventure commence avec une de celles qui n’a pas abandonné ses principes, Kyrie en charge de former une nouvelle aspirante, Anadine, aux côtés de son fidèle ami, frère adoptif mais néanmoins collègue Reiner. S’en allant livrer un criminel à la capitale, une grande nouvelle les attend puisqu’un des Immortels a choisi d’abandonner et de léguer son pouvoir. Chacun des autres devra alors choisir un prétendant qui recevra une marque et devra accomplir un pèlerinage dans lequel tous les coups seront permis.
Cela marquera le début de l’aventure pour vos 3 compagnons. Bien que rejoints par d’autres personnages à mesure que vous progresserez dans l’histoire, il faudra d’abord recruter à la taverne puisque votre équipe sur le terrain sera composée de 6 membres au maximum (7 dans de rares missions). N’étant que des pions pour les batailles, vous pourrez laisser libre court à votre imagination dans la création (dans la mesure des options disponibles) ou vous contenter des modèles générés aléatoirement. N’ayant aucune implication dans l’histoire, vous pourrez d’ailleurs les modifier à loisir. Au minimum, il faudra changer l’image du personnage qui apparaîtra dans les menus pour qu’elle corresponde à son aspect dans le jeu, ce qui s’avérera crucial. D’ailleurs, la différence de choix artistique entre ces 2 représentations est assez déroutante au départ, bien que l’on s’y fasse et que cela rajoute une profondeur aux personnages principaux. En revanche, rien à redire techniquement : les décors en 3D isométrique façon dessin animé sont magnifiques et détaillés, les personnages s’y intègrent très bien, les animations très réussies (certaines rappellent Darkest Dungeon) et les musiques ponctuent parfaitement les différents moments de l’aventure, notamment lors des batailles.
La marque des grands Tactical
Votre périple à travers la carte du monde que vous explorerez de point en point sera entrecoupé de combats. Comme dans tout tactical, vous devez déplacer de case en case les membres de votre groupe afin de terrasser celui adverse, leur chef ou encore d’atteindre une zone en un nombre de tours limité. Dans la veine d’un Final Fantasy Tactics et contrairement aux deux jeux mentionnés en introduction, l’ordre d’action sera déterminé en fonction des statistiques de vitesse des combattants alliés et ennemis et cela sera matérialisé en haut de l’écran, d’où l’importance des images choisies lors de la création de personnages. À chaque tour d’action, chaque unité reçoit 10MP (elle commence sans) et plusieurs actions seront proposées : attaquer, utiliser une compétence qui consomme des MP ou non, un objet ou attendre, ce qui permettra de pouvoir agir à nouveau plus rapidement. Chaque tour se terminera par le choix de l’orientation à donner à votre personnage. Il faudra veiller à ne pas exposer son dos aux ennemis et limiter les attaques de flanc. Même si les succincts didacticiels en jeu sont efficaces pour apprendre les bases, il ne faudra pas hésiter à consulter ceux des menus beaucoup plus détaillés. En jeu, tout est fait pour rendre l’expérience agréable : les indications sont claires et la navigation dans les interfaces souple. On pourra regretter le manque de visibilité dans certains décors et quelques erreurs et oublis de traduction, mais cela ne vous empêchera aucunement de venir à bout des batailles.
Et ce ne sera pas une mince affaire dans le mode vétéran proposé par défaut, en particulier au début. La difficulté est entièrement personnalisable à travers de nombreux critères (niveau des ennemis, leur nombre, leurs équipements…) et le jeu vous proposera alors un niveau débutant, difficile ou très difficile. Par défaut, lorsqu’une de vos unités voient ses points de vie réduits à zéro, il n’est plus utilisable pour la joute en cours et subira une blessure affectant ses statistiques. Il sera possible de le ressusciter, mais il gardera son malus (et en subira un supplémentaire en cas de nouveau trépas). La seule solution sera de le mettre au repos afin qu’il en guérisse et qu’il soit de nouveau apte. Il faudra bien faire attention car une fois choisie, la difficulté ne pourra pas être changée en cours de partie. Sur le terrain, il faudra aussi bien prendre en compte la verticalité des niveaux très bien pensée, tirer parti des spécificités de certains environnements et bien intégrer certaines règles. Il ne manquait que le gain d’expérience pour faire de ce Fell Seal: The Arbiter’s Mark un tactical RPG au tour par tour, ce sera chose faite après chaque action pertinente, et vous recevrez des composants, de l’argent ainsi que des points de compétences à la fin des combats.
Un Tactical RPG de grande classe
Élément incontournable des RPG, l’évolution et la gestion de vos unités sera une composante incontournable et indispensable. Même si les personnages verront leurs statistiques s’améliorer avec la montée en niveau, il faudra dépenser vos précieux deniers pour les équiper correctement. Si l’expérience ou l’argent vient à manquer, vous pourrez faire des patrouilles dans les lieux ou certaines villes déjà visités ; une bonne façon de remettre une équipe à niveau, de faire reposer vos blessés, d’ouvrir les coffres ou de récupérer des ingrédients pour fabriquer de nouveaux équipements ou objets (ou améliorer les existants) dont l’utilisation en combat limitée est commune à tous les personnages et dont le stock se refera d’une bataille à l’autre. Autre classique, les afflictions d’état auront une place très importante durant chaque combat, tout comme les sorts de soutien (barrière, hâte…) et ajouteront un aspect tactique à ne pas négliger. Enfin, il faudra attribuer les points de compétences dans la classe de votre personnage, le véritable cœur du système de jeu, afin de le faire augmenter en niveau et d’apprendre de nouvelles capacités via un arbre de compétences sur lequel il faudra très régulièrement jeter un œil dans le menu Troupes.
Appelée parfois job ou métier, la classe définit le profil d’une unité ainsi que ses capacités. Entre les classiques chevalier, guérisseur ou magicien et d’autres plus atypiques, il y en a plus d’une vingtaine disponibles dont certaines propres à un personnage (plus 6 secrètes) que vous pourrez changer quand bon vous semble à condition d’avoir les niveaux requis. Vous devrez par exemple avoir le niveau 3 de magicien et 3 de chevalier pour débloquer la classe lame cruelle. Un système d’autant plus intéressant que vous devrez choisir une classe secondaire vous permettant d’utiliser non seulement les compétences actives inhérentes à cette dernière mais aussi 2 compétences passives et une de contre apprises des autres jobs. Cela permet des combinaisons diverses et variées aux résultats plus ou moins efficaces que vous découvrirez en expérimentant. Il ne faudra pas hésiter à tester de nouvelles associations ni à développer un métier uniquement dans le but d’aller chercher la capacité qui serait un véritable atout pour une autre classe. Le jeu vous fera passer beaucoup de temps à réfléchir dans les menus, mais c’est aussi ce qui fait le charme de ce genre de jeux. La préparation des combats est tout aussi importante que la stratégie mise en œuvre. L’histoire vous tiendra en haleine entre 20 et 30h, selon que vous cherchiez les quelques secrets du jeu ou non.
Conclusion
Fell Seal: The Arbiter's Mark est clairement un jeu qui vaut le détour et qui aurait mérité de prendre davantage la lumière lors de sa sortie. Si vous aimez les tactical où l'on réfléchit autant pendant les combats que dans les menus, il n'y a aucune raison d'hésiter, surtout pas son prix de 25 €. Sur le fond, c'est du tout bon, et sur la forme, les développeurs ont tout fait pour vous faire passer une belle aventure dans les meilleures conditions. Un titre qui a clairement sa place parmi les meilleurs du genre.
LES PLUS
- Une aventure prenante
- Une belle réalisation
- Du Tactical comme on aime
- Un système de classe qui fait très bien le job
- Une interface limpide
- Un challenge relevé et personnalisable
LES MOINS
- Petits soucis de lisibilité occasionnels
- Quelques erreurs de traduction
perso, je supporte pas cette vue en 3/4
qu’est ce qui ne te plait pas dedans ?
Ca permet d’avoir une bonne vu d’ensemble justement
C’est spécial, c’est sur. Après, je respecte ton avis ‘-‘
La DA est juste magnifique 😮
oui, tres belle
Tu vas craquer et le prendre ?
ca m tente, mais pas en ce moment.
Trop de frais ces derniers temps
Je suis loin de la trouver extraordinaire la d.a moi, je la trouve très générique et vide de toute personnalité ou originalité.
Smoke and sacrifice a une da se rapprochant des persos de ce jeu (en un peu mieux foutu je trouve) , pour le reste elle est bien plus aboutie à mon goût. Aussi bon que puisse être le gameplay de ce tactical il ne me fait ni chaud ni froid.
tout n’est qu’histoire de gout.
Smoke and sacrifice, a une DA d’un autre genre, plus sombre. Les animations des personnages sont egalement tres spécifique.
Ici, la DA me fait penser à un univers plus lumineux et coloré, ainsi que dessiné a la main.
J’accroche bien, mais c’est juste mes gouts.