Dans le monde des jeux de gestion et de simulation, on trouve de tout et n’importe quoi de nos jours, que ce soit la gestion globale d’une ferme, celle d’un garage ou d’une équipe de football. Il était donc tout naturel que la discipline sportive montante de ces dernières années, à savoir l’eSport, ait droit à ses propres jeux de gestion. Comme son nom l’indique, eSport Manager vous permet de prendre la place du gestionnaire d’une prometteuse équipe d’eSport afin de la mener vers le succès.
En route pour les Worlds
Dès votre arrivée en jeu, il vous faudra d’ores et déjà créer votre équipe. Vous pourrez sélectionner différents logos au design assez discutable, le nom de votre équipe ainsi que les 5 membres qui la composeront, avec leurs noms personnalisables. Enfin, vous devrez choisir en dernier lieu votre type de jeu parmi les 2 genres les plus populaires dans la discipline :le MOBA de type DoTa/League of Legends ou le FPS type Counter-Strike. Vous commencez au milieu d’une grande colocation dans laquelle tous vos joueurs se retrouvent pour s’entraîner. Il faudra gérer leur temps de jeu, leurs activités sportives dans la salle de sport mise à disposition, leur alimentation ainsi que leur sommeil. L’objectif sera de trouver l’équilibre entre tous ces besoins représentés par des jauges tout en passant un maximum de temps sur le jeu fétiche de votre équipe pour augmenter leur efficacité.
Au fil de votre progression dans le jeu, le QG pourra s’améliorer et vous pourrez y installer de nouvelles pièces qui aideront à votre fonctionnement et au financement de l’équipe comme des studios photo et d’autres lieux pour signer des sponsors et développer votre présence sur les réseaux sociaux. Gagner un maximum de matchs entraîne un gain de followers, de sponsors, et donc d’argent.
En dehors de la gestion elle-même, une seconde mécanique de gameplay se trouve dans les matchs puisque vous pourrez envoyer votre équipe jouer des matchs de scrims (abréviation de scrimage, des matchs d’entraînement à un niveau eSport entre plusieurs équipes) ou bien directement des tournois (auxquels il faut se préparer). Une fois en jeu, votre rôle de coach sera de définir l’équipement de vos joueurs en début de partie : si vous avez décidé de prendre un FPS, vous définirez des rôles type sniper ou assaut, pour les MOBA vous sélectionnerez les personnages de vos athlètes électroniques. Il est également possible de simuler un match si vous souhaitez juste arriver directement au résultat, mais ce sera à vos risques et périls.
Chacun de vos joueurs gagnera de l’expérience qui pourra être investie dans des atouts qui leur permettront de prendre l’avantage dans certaines situations. Votre gestion se résumera donc à jouer, vous occuper de vos athlètes, acheter des améliorations et recommencer encore et encore, rendant ainsi l’expérience rapidement très répétitive et faisant résonner creux un contenu qui aurait mérité d’être plus étoffé pour une expérience se voulant transmettre des sensations de jeu de gestion d’une équipe sportive.
De la poudre aux yeux
Si le concept est attrayant sur le papier et si vous suivez des événements d’eSport sur internet, vous vous rendrez compte que l’exécution est vraiment décevante. Au niveau des graphismes tout d’abord, on notera des modèles 3D de personnages très pauvres et le manque d’action se passant à l’écran en dehors de votre contrôle. Le jeu ne dégage aucune vie et vous laisse l’impression de gérer de simples pions tant les animations sont limitées. D’autre part, l’interface remplie de couleurs criardes manque cruellement de lisibilité qui combiné aux commandes, le plus gros point noir du jeu, rendent l’expérience peu agréable.
Même s’il est vrai que les jeux de simulation ou de stratégie sont en général pensés avant tout pour le PC, les portages console héritent pour la plupart du temps d’un curseur contrôlable avec les joysticks et, dans le cas de la Nintendo Switch, d’une utilisation de l’écran tactile rendant l’expérience plus agréable en mode portable. Ce n’est pas le cas ici, et c’est bien triste. L’intégralité des commandes se font à la manette, le tactile étant totalement désactivé. Avec les problèmes de l’interface mentionnés, il vous sera difficile de repérer quelle option vous sélectionnez sur le moment, ce qui rendra la navigation dans les menus très compliquée à suivre. Divers pop-ups vont également apparaître à l’écran sans aucune possibilité de les fermer à cause de ce schéma de commandes qui nuit complètement à l’expérience utilisateur. Pour résumer, nous sommes face à un portage fainéant d’un jeu pensé pour le PC.
Conclusion
eSport Manager est un jeu qui, s’il semble prometteur aux premiers abords, n’est pas une expérience qui vaut le coup d’être jouée sur Nintendo Switch. En effet, la boucle du gameplay vous demandant de gérer les besoins de vos athlètes et de générer de l’argent avec votre équipe en gagnant des tournois montre une très grande répétitivité qui affichera ses limites au bout de quelques heures de jeu, temps que vous passerez très probablement à décortiquer les déplacements catastrophiques dans les menus clairement pas pensés pour une utilisation à la manette (et dont les capacités tactiles de la console ne sont absolument pas mises à profit pour faciliter la navigation). Son petit prix de 7,99€ sur l’eShop permettra aux plus curieux de s’y essayer s’ils ont de la patience et s’ils aiment vraiment les jeux de gestion. Pour les autres, il est conseiller d’attendre une mise à jour éventuelle ou bien préférer un autre jeu dans le genre qui fera clairement mieux (celui développé en ce moment par Riot Games sur League of Legends par exemple).
LES PLUS
- Enfin un jeu de gestion d’équipe eSport…
- La possibilité de personnaliser tous ses joueurs individuellement
- 2 scènes eSport différentes
LES MOINS
- ...au contenu famélique
- La pauvreté des animations
- Les menus à la lisibilité très limitée
- Répétitif au bout de quelques heures
- L’ergonomie et la maniabilité affreuse
- Clairement un portage PC qui aurait dû y rester
j’avais vu du gameplay, mais… pas tres attirant pour autant, il avait l’air assez limité
Il sert à quoi ce jeu ? ‘-‘